L' assurance éternelle du croyant...par R.Billaux
Cette étude porte et surtout apporte une réponse biblique à la question que se pose certains chrétiens à savoir : Peut-on perdre son salut après avoir été sauvé ?
La crainte de la perdition éternelle est de nature à détruire la paix du croyant, et le fait de supposer qu'on peut être perdu après avoir été sauvé limite obligatoirement la grâce et la puissance de Dieu en Jésus-Christ.
L'idée même que quelqu'un qui est sauvé pourrait être perdu à nouveau est généralement basée sur une forme de rationalisme qui, tout en soulignant certains passages bibliques, ne prend pas suffisamment en considération le témoignage de la Parole de Dieu dans son ensemble. Il y a, à ce sujet, des divergences entre les diverses théologies dénominationnelles ou credo mais malgré cela, le fait de croire ou de ne pas croire en la sécurité de tous ceux qui sont sauvés est certes plus une affaire personnelle que de dénominations ou de credo!Alors que la majorité des textes du Nouveau Testament, relatant cette question, déclarent la sécurité éternelle du croyant, il y a semble-t-il quelques passages dont les adversaires de cette doctrine se servent pour affirmer qu'un croyant peut perdre son salut. Il est certain que les passages bibliques traitant de la sécurité du croyant ne peuvent en aucun cas se contredire mais bien au contraire s'harmoniser.
Les textes auxquels se réfèrent ceux qui enseignent qu'un croyant peut perdre son salut sont le plus souvent mal compris ou mal appliqués comme Matt.18:23-35, Luc 11:24-26 ou encore Matt.24:13 qui parle de la délivrance que lui assurera la retour du Maître.
Certains des passages avancés visent les faux docteurs des "derniers temps" et plusieurs autres soulignent le fait que la profession chrétienne est justifiée par ses fruits 1 Tim.4:1-2, 2 Pi. 2, Jude 17,19, 1 Jn 3.10, Jn 8:31, Jn 15:16, 2 Pi 1:10, Jacq. 2:14-26, 1 Cor. 15:1-2, Héb. 3:6-14.
Ajoutons à cela certains textes contenant des avertissements qui, interprétés correctement, n'impliquent pas qu'un croyant sous la grâce puisse encore se perdre. En Hébreux 10:26, les Juifs sont avertis que depuis que les sacrifices ont cessé qu'ils doivent se tourner vers Christ ou s'attendre à être perdus.
De la même manière un avertissement est adressé aux païens et aux Juifs inconvertis contre le danger de tomber après avoir été éclairés par le Saint-Esprit Héb.6:4-5. Il est déclaré aux Juifs charnels qu'ils ne seront pas reçus dans le royaume en Matt. 25:1-13, et en Rom. 11:21 une exhortation générale est adressée aux païens sans aucun rapport avec l'individualité du croyant. Il est certes vrai bibliquement que celui qui est sauvé peut perdre sa récompense 1 Cor.3:15, Col.1:21-23 et se voir désapprouvé quant à son service pour le Maître 1 Cor. 9:27.
Un croyant peut également rompre sa communion avec Dieu par suite du péché et être repris et châtié par Lui 1 Jn 1:6, 1 Cor 11:29-32, Jn 15:2 et peut être déchu de la grâce comme en Gal.5:1-4 quand il se détourne de la liberté en Christ pour se remettre sous l'esclavage de la loi.La doctrine de la sécurité éternelle du croyant repose sur pas moins de douze faits immuables de la grâce de Dieu et de leur accomplissement. Un seul de ces derniers suffit pour assurer parfaitement le repos et la paix.
Les promesses directes de sécurité forment une alliance inconditionnelle par laquelle Dieu déclare simplement ce qu'il va faire, exprimant ainsi sa volonté immuable Jn 5:24, 6:37 et 10:28.
Paul nous dit dans son épître aux Romains 8:29-30 " Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils soit le premier-né de plusieurs frères. Et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés." nous avons ici la révélation de ce dessein éternel et infaillible, dont la réalisation est assurée par la grâce souveraine et en dehors de toute oeuvre ou mérite humain.
Les Ecritures affirment que Dieu est capable de garder tous ceux qui sont sauvés par Christ en Jn 10:29, Rom 4:21, 8:31-39, 14:4, Eph 3:20, Phil 3:20-21, 2 Tim 1:12, Héb 7:25, Jude 24.
Non seulement Dieu se révèle puissant pour agir selon son dessein éternel, mais son amour pour les siens constitue un mobile irrésistible. Dans Romains 5 : 8-11, cet amour est décrit comme dépassant même celui qu'il a pour les pécheurs pour lesquels il a livré son Fils à la mort Jn 3.16.
La chose est donc claire et entendue : s'il a aimé les hommes au point de livrer son propre Fils tandis qu'ils étaient encore pécheurs et ennemis, combien plus ne les aime-t-il pas quand, par l'efficacité de sa grâce, ils sont justifiés à ses yeux et réconciliés avec lui. Un tel amour pour ceux qu'il a rachetés, à un prix inestimable, est une assurance suffisante que ces derniers ne sauraient être arrachés de sa main avant que toutes les ressources de sa puissance infinies aient été épuisées.
Tandis qu'il était encore sur la terre, Jésus-Christ a prié afin que ceux que le Père lui avait donnés soient gardés Jn 17:9-20 et nous pouvons croire qu'Il intercède pour les croyants encore aujourd'hui dans le Ciel Rom 8:34, Héb 7.25.
Ceci constitue une autre preuve de sécurité, de l'assurance du croyant, étant donné qu'aucune intercession du Fils de Dieu ne peut rester inexaucée.
La mort de Christ est la réponse adéquate à la puissance de damnation du péché nous dit Rom 8:34.
L'argument selon lequel le croyant peut être perdu est généralement basé sur le fait du péché toujours possible. Un tel raisonnement procède nécessairement de la supposition que Christ n'a pas porté tous les péchés que le croyant pourra jamais commettre et que Dieu, après avoir sauvé une âme, pourrait se trouver désappointé et surpris par des péchés imprévus. Au contraire, l'omniscience de Dieu est parfaite; Il connaît d'avance tous les péchés et jusqu'aux pensées les plus secrètes qui viendront jamais ternir la vie de Son enfant. Pour tous ces péchés, le sang de Christ a été répandu et agréé par Dieu comme propitiation suffisante 1 Jn 2:2.
En vertu de ce sang, ceci est applicable aux péchés des convertis comme des inconvertis. Dieu est libre de continuer à accorder Sa grâce à ceux qui ne la méritent pas comme il a été libre de la leur donner au commencement. Il garde les siens non pas seulement à cause d'eux, mais à cause de son amour et pour manifester sa grâce Rom 5:8 et Eph 2:7-10.
Toute condamnation du croyant est définitivement écartée, car le salut et la sécurité du croyant procèdent uniquement du sacrifice et des mérites du Seigneur Jésus-Christ que nous révèle Jn 3:18, Rom 8:1 et 1 Cor 11:31-32.
La sécurité éternelle du croyant est rendue certaine par deux faits fondamentaux en rapport avec la résurrection de Christ : l'un, le don de Dieu, c'est la vie éternelle Jn 3:16, 10:28 et Rom 8:1, c'est-à-dire la vie de résurrection de Christ Col 2:12 et 3:1, aussi éternelle et incapable de cessation que Lui-même. L'autre de même, dans son union avec le Christ ressuscité, opérée par le baptême de l'Esprit et la réception de sa vie éternelle, l'enfant de Dieu se trouve désormais faire partie de la nouvelle création dans laquelle il devient solidaire du dernier Adam. Et comme le dernier Adam ne saurait tomber, toute faillite finale est à jamais exclue, même pour le plus faible de ceux qui sont en Lui.
Le ministère actuel de Christ concerne principalement la sécurité éternelle des croyants sur la terre. Christ plaide et intercède à la fois. Quand il intercède, c'est à cause de la faiblesse, de l'ignorance et du manque de maturité des croyants, toutes choses qui n'impliquent aucune culpabilité. Non seulement il intercède pour les siens qui sont dans le monde, selon les besoins de chacun Lc 22:31-32, Jn 17:9-20, Rom 8.34 mais, à cause de la toute suffisance de sa sacrificature immuable, il garantit éternellement leur sécurité Jn 14:19, Rom 5:10 et Héb 7.25.
Ce ministère actuel de Christ concerne le péché des croyants. Le péché est et reste toujours le péché aux yeux de Dieu ; seul, le sang de Christ peut y remédier, sa mort étant aussi efficace pour les péchés des croyants que pour ceux des inconvertis 1 Jn 2:2.
Dieu est infiniment saint, trois fois saint, c'est pourquoi le péché du chrétien quel qu'il soit mérite une condamnation éternelle ; et ce jugement serait certainement exécuté si Christ, en tant qu'Avocat, ne plaidait pas la valeur de son sang précieux devant le trône de Dieu Rom 8:34, Héb 9:24 et 1 Jn 2:1.
Il ne plaide pas après que le chrétien a péché, ce qui supposerait un moment d'insécurité dans sa position devant Dieu, mais tandis qu'il pèche.
Par l'oeuvre régénératrice de l'Esprit-Saint, le croyant devient un enfant de Dieu Jn 1:12-13, 3:6, Tite 3:4-6, 1 Pi 1:23, 2 Pi 1:3-4 Rom 8:16-17, héritier de Dieu et cohéritier avec Christ. Etant ainsi né de Dieu, il participe à la nature divine, laquelle ne peut être ni supprimée ni ôtée.
Le fait que l'Esprit habite désormais dans chaque croyant et ne le quitte jamais, devrait être reconnu par chaque chrétien. Jn 7:37-39, 14:16, Rom 5:5, 8:9, 1 Cor 2:12, 6:19 et 1 Jn 3.24. L'Esprit peut être contristé, attristé par un péché non confessé ou éteint lorsqu'on lui résiste, mais sa présence divine dans le cœur du croyant ne cesse jamais. C'est pourquoi l'enfant de Dieu demeure tel pour toujours Ep 4:30 et 1 Thess 5:19.
Par le baptême de l'Esprit, le croyant se trouve désormais unis au corps dont Christ est la tête, et il est déclaré être en Lui. C'est là une union à la fois vitale et indestructible, dans laquelle les choses anciennes sont passées et tout est devenu nouveau, divin.
Etant accepté pour toujours dans le Bien-aimé, l'enfant de Dieu est aussi en sûreté que Celui dans lequel il se trouve 1 Cor 12:13, 6:17, 2 Cor 5:17-18 Gal 3:2.
Enfin, n'oublions pas que la Bible déclare que tous les vrais chrétiens sont scellés par l'Esprit pour le jour de la rédemption Eph 1:13, 4:30 et 2 Cor 1:22.
Cette action émanant de Dieu, en vue de son propre but et de sa gloire, et pour le jour de la rédemption, ce ministère du Saint-Esprit garantit également la sécurité éternelle de tous ceux qui sont sauvés. Donc en guise de conclusion ces nombreuses vérités nous permettent d'affirmer que le dessein éternel de Dieu en vue de la préservation des siens ne saurait échouer. A cet effet, il a paré à tous les obstacles possibles. Le péché, qui est propre à nous séparer de lui, a été porté par un Substitut lequel, afin que le croyant soit gardé, plaide l'efficacité de sa mort devant le trône de Dieu. La volonté du croyant est soumise au contrôle divin Phi 2:13 et toute épreuve ou tentation est tempérée par la grâce et la sagesse infinies de Dieu 1 Cor 10:13.
Voilà la déclaration solennelle de Dieu dans 1 Jean 5:11-13 : " Et voici ce témoignage, c'est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu." Donc ne pas recevoir cette déclaration si limpide émanant de Sa Parole équivaut à ce que déclare le verset 10 de ce même passage celui de faire Dieu menteur.
Donc à la question du départ : Peut-on perdre son salut après avoir été sauvé ? Ma réponse est NON !
Dire ou enseigner aux âmes qu'ils peuvent perdre leur salut, c'est les remettre sous la loi, les tenir dans la peur et la crainte, ce n'est pas l'amour ni la liberté par lequel Christ nous a réellement affranchi même si nous ne devons pas en faire un prétexte pour vivre selon la chair, et j'en terminerai en posant cette question pour l'esprit rationnel : comment par définition une vie que l'on pourrait perdre serait-elle éternelle?... Serviteur en Christ Roger Billaux © Parole de Vie Oct.98