PRINCIPES IMMUABLES EN UNE ÉPOQUE DE RELATIVISME

Nous sommes des êtres moraux, et nous le savons pour ainsi dire intuitivement. Notre manière d'agir a un effet marquant sur nous-mêmes et sur nos semblables. Les grands penseurs de l'histoire humaine se sont efforcés de définir la conduite appropriée, les principes qui doivent la régir, mais n'ont pas pu créer un système universellement adopté. Au cours de ces dernières années, il s'est passé dans la pensée occidentale quelque chose d'intéressant comme conséquence de la frustration de l'homme dans la recherche des valeurs absolues.

Il n'y a pas très longtemps, l'homme croyait encore qu'au moyen de l'usage critique de la raison il serait possible de préciser ces valeurs et principes, mais ce ne fut pas le cas. Une révolution de la pensée entraîne l'humanité vers un océan de confusion et de désorientation morale. A la question : Quelle est la base de la conduite morale ? on répond qu'il n'existe pas de fondement absolu, mais une grande diversité de possibilités, toutes de valeur égale.

Cette philosophie a été appelée "pluralisme" : dans la diversité des systèmes de valeurs, aucun ne peut se déclarer supérieur aux autres. En partie, cette manière de penser a été le résultat de l'importance donnée à l'individualisme qui transforme la personne en une entité autonome capable de définir pour elle-même ce qui est et ce qui n'est pas correct dans sa vie. On a estimé qu'aux Etats-Unis environ 64 pour cent de la population pense qu'il n'existe pas de vérité absolue.

Le relativisme pluraliste est enseigné par les universités, les écoles, les médias : radio, télévision, périodiques, etc. et s'est rapidement répandu dans les différents niveaux de la société occidentale. Les programmes de discussion à la télévision sont l'un des moyens de dissémination les plus communs de cette philosophie. On est encouragé à ne pas juger la conduite d'autrui, car la morale est un sujet personnel, et ce qui est mal pour l'un ne l'est pas forcément pour l'autre.

Le relativisme moral a une influence néfaste sur la société, sur les adolescents en particulier qui, au moment où ils sont sur le point de définir leur identité, sont désorientés en se retrouvant à la dérive dans une société qui n'est pas capable de distinguer entre ce qui est moralement correct et ce qui ne l'est pas. Certains spécialistes considèrent que l'une des raisons de l'augmentation alarmante du nombre des suicides parmi les adolescents est précisément la désorientation morale qui les laisse sans une ancre à laquelle s'accrocher. L'accroissement de l'alcoolisme, de la toxicomanie et de la criminalité parmi le même groupe, de même que la dépression qui tend à le caractériser, sont des symptômes du problème.

Le christianisme rejette le relativisme moral, non seulement à cause du mal qu'il cause à l'être humain et à la qualité de son existence, mais aussi parce qu'il est persuadé que dans le domaine moral il existe des valeurs et des principes absolus. Ces absolus tiennent leur autorité non de leur logique interne, mais de leur origine. Dans les saintes Écritures, Dieu parle à l'être humain et lui indique clairement les valeurs morales qui doivent régir sa vie. Celui qui nous a appelés à l'existence a défini pour nous les principes moraux qui, si nous les mettons en pratique, enrichissent la qualité de notre vie et de la vie de nos proches. S'y soumettre contribue à notre réalisation personnelle, à la création d'un sentiment de satisfaction qui ajoute de l'importance à notre vie. Dans la pensée judéo-chrétienne, le Décalogue a été considéré comme le fondement moral de la personne et de la société. si la rédemption rétablit notre relation avec Dieu, les dix commandements définissent cette relation avec un Dieu d'amour et avec nos semblables (voir Exode 20.2-17).

Une loi singulière

Le Décalogue est exceptionnel dans l'histoire de la jurisprudence et il transcende les limites géographiques, ethniques et culturelles. Les Écritures elles-mêmes soulignent le caractère unique de cette loi comparée aux autres codes légaux qui y sont mentionnés.

1. Dieu l'a proclamée : Le Décalogue est la seule loi de la Bible que Dieu proclama directement et personnellement. Dieu n'eut pas recours à un intermédiaire pour communiquer ses commandements, mais du haut du mont Sinaï il les proclama de sa voix puissante. Cette expérience impressionna pour toujours les Israélites et leurs descendants (Exode 20.18-20). Cette loi morale a son origine en Dieu, et non dans l'invention ou la créativité humaine.

2. Dieu l'a adressée à chaque Israélite : Un détail intéressant au sujet des dix commandements et qui les rend distinctifs est que Dieu les adressa à chaque personne et non à un groupe ou à un représentant. Chaque commandement est adressé à dix Israélites, mais à chaque membre de cette société. Dieu ne dit pas : "Vous ne tuerez point", mais : "Tu ne tueras point." Chaque personne est responsable d'obéir aux commandements. Ainsi l'alliance se définit en termes d'une relation entre Dieu et la personne individuelle, et pas seulement entre Dieu et la nation d'Israël. D'autres lois de Dieu sont adressées aux Israélites en tant que groupes, mais ce n'est pas le cas du Décalogue.

3. Dieu l'a écrite : Un autre détail significatif au sujet du Décalogue et qui le singularise par rapport aux autres codes légaux anciens ou modernes, est le fait que Dieu lui-même l'écrivit de son doigt sur des tables de pierre (Exode 31.18 ; 32.16 ; 34.1). Ces dix commandements sont un ensemble complet. "Telles sont les paroles que prononça l'Éternel à haute voix sur la montagne... sans rien ajouter" (Deutéronome 5.22). Dieu savait que ses commandements résumaient le fondement moral de l'être humain. Le fait que Dieu les écrivit de son doigt indique qu'il est le véritable auteur de cette loi.

4. Elle a un nom précis : Parmi les lois de l'Ancien Testament, seuls les dix commandements ont un nom particulier, "les dix paroles" (Exode 34.28 ; Deutéronome 10.4). Un nom sert à identifier et distinguer celui qui le porte. Dans ce cas particulier, il s'agit d'éviter de confondre le Décalogue avec les autres lois de la Bible, ce qui le rend unique.

5. Elle a été placée dans l'arche de l'alliance : Selon Deutéronome 31.26 les lois que Dieu donna à Moïse et que Moïse écrivit furent placées à côté de l'arche. Dans l'arche il ne se trouvait que les deux tables de pierre sur lesquelles Dieu avait écrit les dix commandements (10.5). L'arche est le symbole par excellence de la présence de Dieu parmi le peuple d'Israël. L'arche était surmontée de deux chérubins, et entre eux se manifestait la lumière de la gloire de Dieu. Le placement de la loi dans ce meuble sacré en soulignait la sainteté, l'origine divine et le fait qu'elle était le fondement de la conduite morale et spirituelle que Dieu attendait de l'être humain.

6. Elle est à la base des autres lois bibliques : Les principes contenus dans le Décalogue résument ce que Dieu attendait de son peuple. Son contenu fut amplifié au moyen d'autres lois que Dieu donna aux Israélites. Les dix commandements viennent en tête de ces différentes lois, car ces dernières appliquaient à la vie quotidienne des Israélites les principes du Décalogue (Exode 20 ; Deutéronome 5). Tout le système légal israélite était conditionné par les principes moraux et spirituels du Décalogue.

Le Décalogue a toujours été la norme morale du chrétien. Jésus le considérait comme le résumé d'une vie droite (Marc 10.17-22).

Jésus mentionnait souvent les dix commandements. Ils jouaient un rôle important dans ses enseignements et il les considérait indispensables dans la vie chrétienne. Dans le reste du Nouveau Testament, les apôtres se servent des dix commandements pour instruire les croyants sur la manière de mener une vie chrétienne (voir Colossiens 3.20 ; Éphésiens 6.1-3 ; 1 Timothée 1.8-11). Les apôtres n'ont jamais mentionné que les dix commandements étaient en opposition intrinsèque à la grâce rédemptrice de Dieu.

Obéir par amour

Dans l'Ancien Testament, les dix commandements sont exprimés sous forme d'ordres auxquels il faut obéir en toutes circonstances et qui ne sont pas limités à une période historique spécifique ou par des circonstances particulières dans la vie des Israélites. La seule motivation donnée pour leur obéir est : "Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Égypte." (Exode 20.2). La soumission aux dix commandements en tant qu'absolus moraux n'a pas pour but d'établir une intégrité morale qui nous rende acceptables aux yeux de Dieu. Le but de cette obéissance est de démontrer que Dieu nous a acceptés et nous a rachetés de l'esclavage du péché, de la désorientation morale qui entraîne l'être humain à l'immoralité et au crime.

Dans le Nouveau Testament, Jésus définit la motivation qui doit inspirer le croyant lorsqu'il dit : "Si vous m'aimez, gardez mes commandements." (Jean 14.15). C'est-à-dire que l'obéissance aux principes de la morale chrétienne est une expression de notre amour pour le Seigneur Jésus-Christ, qui a donné sa vie afin de nous délivrer du pouvoir asservissant du relativisme moral et religieux. Si vous aimez profondément le Seigneur, vous romprez avec la désorientation et le chaos moral qui ont envahi notre société, et vous enrichirez votre vie en la mettant au pas avec la volonté révélée de Dieu dans le Décalogue.

La journée était froide. C'était le 16 mars 1949. Un homme marchait sur une plage déserte de San Francisco. Il avait perdu son emploi et il ne possédait plus un sou. Il vit une bouteille à moitié enfoncée dans le sable et il se baissa pour la prendre. Il remarqua quelque chose à l'intérieur de la bouteille. Il la brisa contre un rocher. En lisant le message, il apprit que la bouteille avait vogué douze ans sur l'eau. Elle venait de Londres et avait fini par arriver à San Francisco. Le message avait été écrit par Dasy Alexander, une multimillionnaire excentrique. Elle laissait une partie de sa fortune à la personne qui trouverait la bouteille : six millions de dollars !

Dans la vaste solitude de l'océan humain, la richesse d'un caractère moral et spirituel est une valeur inestimable qui va à la dérive. Dieu désire enrichir notre vie ici sur cette planète Terre et pour l'éternité. Dans l'agitation qui caractérise notre société et qui la pousse à la violence et à la désorientation, nous devrions faire une pause et écouter l'auteur biblique nous dire : "Il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi, et il ne leur arrive aucun malheur." (Psaume 119.165). AMR



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