Le Nouvel-Age

Que penser de ce mouvement qui déferle actuellement sur notre société? A la lumière des enseignements bibliques, quelles sont les déviations de ce mouvement?

Pieuvre aux tentacules aussi diverses qu'envoûtantes, le Nouvel Age séduit tous azimuts. L'Évangile du Christ, seul antidote des eaux frelatées du Verseau.
On parle du Nouvel Age comme d'une vague de fond qui déferle, depuis les États-Unis, sur notre vieille Europe. Ce mot désigne d'un terme générique une grande variété de personnes, d'organisations, de pratiques et d'idées s'inspirant du mysticisme oriental, de l'occultisme occidental, du néo-paganisme, de la science et de la psychologie modernes.

On peut définir ce mouvement par une quadruple approche sociologique.

1. C'est d'abord un réseau complexe de personnes et de groupes se ramifiant à l'échelle mondiale et oeuvrant pour la réalisation d'une même vision de l'homme et du monde. Cette vision, fondée sur le mysticisme oriental et sur le monisme panthésiste "Tout est Un et cette Unité est Dieu", annonce un (millénium) de paix et de lumière avec l'avènement imminent de l'ère astrologique du Verseau.
2. Le Nouvel Age représente réellement une force sociale à visée politique. Bien qu'elle transcende les partis, les associations, les mouvements caritatifs ou écologiques, cette force sociale vise, surtout depuis les années 70, à un retournement sensible des consciences, prélude à l'instauration d'un nouvel ordre mondial politico-religieux.
3. Le Nouvel Age est, bien sûr, un courant culturel humaniste majeur, percevant toutes les sciences humaines dans cette perspective syncrétique qu'il a de l'homme, de la société, du cosmos.
4. C'est, en tant que phénomène spirituel, une résurgence moderne de la gnose antique, associée au mysticisme extrême-oriental et à l'ésotéro-occultisme occidental.

Le credo du Nouvel Age

Les adeptes du Nouvel Age croient:

1. en l'avènement d'une nouvelle époque du monde, l'ère du Verseau;
2. à la loi du Karma et à la réincarnation;
3. au développement de la personne en tant qu'entité spirituelle;
4. à l'éveil de chaque homme au principe-Christ, principe de l'onction de l'esprit-conscience-énergie, synonyme d'amour et de paix intérieure;
5. en la divinité de l'homme;
6. au rôle du corps comme lieu d'intégration de l'homme au cosmos;
7. à une anthropologie faisant place au corps subtil, éthérique, astral;
8. à une cosmologie ouverte aux anges et aux esprits, guides accessibles par une technique moderne du spiritisme, le "channeling";
9. en la réapparition de maîtres de la sagesse revenant parmi les hommes, à l'aube de l'ère du Verseau, pour conduire l'humanité dans une mutation spirituelle indispensable à l'instauration d'un âge d'or. Ainsi s'expliquerait le retour du Christ: il nous initiera aux vrais principes de l'esprit, ceux qui éveillèrent en l'homme le désir de devenir un dieu.

On ne parle donc plus de foi, mais d'"expériences d'éveil spirituel" conditionnées par les concepts de "pensée positive", de "visualisation créative", de "vibration" aux forces cosmiques. Il s'agira de prendre conscience que l'homme est un microcosme dans un macrocosme, qu'il a en lui un fantastique potentiel divin caché dans les facultés de son cerveau droit, et qu'il lui faut l'éveiller par toutes sortes de techniques. D'où cette réelle impression "babélique" que donne le Nouvel Age au noninitié, car tout peu relever de ce mouvement... sans l'être vraiment.

Faites votre choix

Disons, sommairement, qu'on distingue plusieurs grands courants, souvent indépendants les uns des autres, mais se recoupant le plus souvent:

1. ceux qui pratiquent des techniques de dynamique de groupe et de communication interpersonnelle pour s'éveiller à une meilleure conscience de soi;
2. ceux qui s'adonnent à l'exploration et au développement du potentiel psychique par la transformation du cerveau droit;
3. ceux qui prônent les médecines parallèles pour une santé totale, dite "holistique", et ceux qui ne jurent que par une alimentation végétarienne, voire biologique, pour "vibrer" en parfaite harmonie avec la nature et le cosmos;
4. ceux qui militent dans les associations humanitaires pour la justice, la paix, les droits de l'homme, le partage des richesses;
5. ceux qui s'alarment de la pollution et s'engagent dans les grandes croisades actuelles;
6. ceux qui se consacrent au "channeling", à l'ésotérisme, àl'astrologie, à la numérologie, etc.;
7. enfin, tous les adeptes des religions orientales qui adaptent credos et techniques (loi du karma, méditation transcendantale, yoga, etc.) à la mentalité occidentale.

Au-delà des pratiques et des intérêts divers, tous les adeptes du Nouvel Age partagent toutefois une même ambition: une transformation collective, une mutation de l'humanité par une "rebirth" individuelle, une renaissance à la vie de l'esprit en soi, objectifs recoupant à l'évidence ceux de l'Évangile du Christ.

Sous le charme

Parmi les nombreux facteurs qui contribuent au succès de ce nouvel évangile, sept semblent significatifs.

1. Le Nouvel Age comble un vide spirituel créé par l'érosion, voire l'abandon des valeurs judéo-chrétiennes.
2. Son succès tient surtout à l'échec du christianisme contemporain, qui apparaît dépassé, restrictif, exclusif, comparé à la modernité "scientifique" et mystique du Nouvel Age; il est ouvert à tout et à tous, sans condition préalable, car tout est illusion, sauf les réalités spirituelles invisibles, avec lesquelles il faut "vibrer" pour être énergisé de leur force.
3. Le succès du Nouvel Age tient aussi aux réponses, bien souvent pertinentes, qu'il prétend apporter aux grandes préoccupations contemporaines: matérialisme, solitude, pauvreté, stress, pollution, éducation, épanouissement de soi, santé, etc.
4. Le Nouvel Age rencontre aussi la faveur populaire par sa tolérance, voire sa bienveillance, envers les pratiques morales condamnées par le christianisme: usage de drogues, adultère, homosexualité "le péché n'existe pas".
5. Ce qui fait aussi la force de ce nouvel évangile du Verseau, c'est qu'il ne sépare pas le sacré du profane, par sa conception d'un Dieu-énergie animant tout à la fois le cosmos, la nature et l'homme de la même force.
6. N'étant pas le privilège d'une Église constituée, la spiritualité du Nouvel Age rassure: à l'époque de do it yourself, elle fait appel au désir primordial de l'homme d'être créateur de ses propres valeurs, sans être embrigadé, régenté par qui ou quoi que ce soit.
7. Autre facteur de succès important: le Nouvel Age mobilise, dans ses multiples activités (missionnaires), le féminisme contemporain. Il trouve, dans ce mouvement, un terrain d'action privilégié et idéal pour la conquête et l'affirmation des droits de la femme. En effet, les généreuses qualités d'intuition, de créativité, d'émotivité et d'imagination de son cerveau droit doivent de toute urgence rééquilibrer un monde (machiste) et décadent pour cause de surévaluation des facultés logiques du cerveau gauche.

Évangile et Nouvel Age

Quelle attitude un disciple du Christ doit-il adopter face au Nouvel Age?
Il lui faut, conduit par l'Esprit:

1. examiner toutes choses et retenir ce qui est bon "pour cela, il y a un petit "truc" à connaître: tout ce qui amène à glorifier Dieu seul est bon, et tout ce qui amène à élever l'homme au niveau de Dieu et cherche d'abord l'intérêt de l'homme, et surtout de soi-même avant son prochain, est sérieusement douteux...";
2. être surtout un témoin aimant, paisible et joyeux, par le Saint-Esprit (Romains 14:17), du Dieu d'amour révélé en Jésus-Christ, et aider les gens à trouver dans la Bible les moyens de satisfaire cette soif d'amour qu'ils vont étancher aux eaux frelatées de la cruche astrologique du Verseau;
3. face au panthéisme et à l'occultisme du Nouvel Age, idéologies incompatibles avec la foi chrétienne (Deutéronome 4:19-24;18:9-14; Lévitique 19:31), se rappeler qu'il n'y a pas de compromis possible entre l'évangile du Verseau et l'Évangile de Jésus-Christ, même s'il y a des convergences dans les fins et les moyens;
4. rencontrer toutefois les adeptes du Nouvel Age sur leur terrain et montrer que le véritable disciple du Christ a, comme eux, une approche "holistique", globale de la vie (1 Corinthiens 10:31), que la foi en un Dieu distinct de sa création conduit à respecter la créature et son Créateur, qu'en conséquence, tout relève du sacré dans la perspective biblique, qu'il faut donc se préoccuper aussi bien du bien-être spirituel que du bien-être physique, que le corps est le temple du Saint-Esprit (1 Corinthiens 6:19), que les problèmes économiques (Jacques 5:1-6), écologiques (Apocalypse 11:18), sociaux (Jacques 1:27), en bref, tout ce qui touche à l'homme ne saurait le laisser indifférent;
5. que l'Évangile est aussi un humanisme, le vrai, celui qui appelle l'homme à participer par le Saint-Esprit à la divinité du Dieu Créateur (2 Pierre 1:4), sans l'amener toutefois à croire en sa propre divinité, car il n'est qu'une créature de Dieu: ce que lui rappelle constamment le sabbat du quatrième commandement (Exode 20:8-11) de la loi divine, dont la finalité humaniste est clairement explicitée par le Christ (Marc 2:27), pour rappeler à l'homme qu'il ne peut être sa propre cause et qu'il dépend de la vie que le Dieu Créateur et Rédempteur lui a donné (Exode 31:12-17);
6. expliquer surtout le sens de la puissance de la Croix, condamnation en Christ-homme de la nature déchue de l'homme (Romains 6:6;8:3), pour l'ouverture d'un chemin indispensable à la mutation spirituelle recherchée par le Nouvel Age: la foi au Fils de Dieu ressuscité, prototype de l'homme nouveau, et dispensateur unique du Saint-Esprit;
7. amener les hommes à croire au retour imminent du vrai Christ, qui a promis, non un Nouvel Age, mais une Nouvelle Terre régénérée, où la justice habitera pour toujours (2 Pierre 3:11-13; Apocalypse 21:1-4).

Face à la spiritualité du Nouvel Age, séduisante et séductrice, que le Christ annonçait entre autres signes, comme le signe précurseur de son avènement (Matthieu 24:4,23-27), l'humanité est appelée aujourd'hui à fuir ce syncrétisme religieux et à adorer le Dieu Créateur (Apocalypse 14:7). Il est le garant, en Christ, d'une Nouvelle Terre, où il pourra seul réaliser les utopies d'un Nouvel Age, parce qu'il peut seul satisfaire, par le don de son Esprit, l'intense besoin d'éternité et d'amour que chacun porte en soi (Ecclésiaste 3:10).