Que faut-il comprendre par guérison ?
Il règne encore aujourd'hui une confusion dans l'esprit de bien des chrétiens, de savoir si la guérison du corps est comprise dans l'expiation. Dans bien des milieux "guérisseurs " chrétiens où se pratique la prière pour la guérison, il est fréquent de dire que Jésus a aussi porté nos maladies et que par conséquent, la guérison du corps est comprise dans l'oeuvre de l'expiation.
A l'appui sont cités les textes d'Esaïe 53 : 4-5 et Matthieu 8 : 17 comme preuves scripturaires même si beaucoup divergent dans leurs argumentations. Désireux depuis longtemps d'écrire sur le sujet, j'ai découvert ces jours-ci dans un petit journal qui nous parvient de nos frères canadiens, un article traduit et adapté du livre de W.E. Vine "The Gospel of the Bible" que je vous livre ci-dessous en guise de réflexion (expiation et maladie physique), très explicite et bibliquement fondé.La Parole de Dieu nous enseigne que la maladie, les souffrances et la mort sont des conséquences du péché. Mais le plus important je le pense, se situe au niveau que notre Seigneur a durant les heures terribles de la croix, expié nos péchés uniquement et non y ajouter nos maladies ou infirmités comme le prétendent à tort certains. Si tel était le cas contraire, beaucoup seraient obligé de reconnaître, que dès la conversion, personne ne devrait plus connaître ni maladie, ni mort. Or je pense que personne n'oserait affirmer cela ni le soutenir bibliquement.
Cet article devrait faire réfléchir ceux qui avancent et qui prônent la guérison comme comprise dans l'expiation et s'ils avaient sondés la Parole de Dieu, nous n'aurions pas cette doctrine erronée, qui contredit ouvertement les Ecritures et par laquelle beaucoup d'âmes simples sont induites en erreur, sans compter le mal qu'elle cause à la vie de la foi.
Affirmer aux malades : " Vous n'avez pas besoin de l'être, vous pouvez être guéris sur le champ, à la seule condition d'avoir la foi " revient à dire que Dieu n'est pas juste envers eux et qu'Il se trompe... C'est oublier la discipline que Dieu exerce envers les siens ? Cela n'est-il pas entraver les voies de Dieu envers ses enfants ?
Si l'apôtre Jacques dit dans son épître :
" Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son oeuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. ",comment le but pour lequel Dieu envoie des épreuves de foi serait-il atteint si l'on cherche à écarter l'épreuve ? Les épreuves sont bien par conséquent des preuves de l'opération de la grâce de notre Dieu, de son amour, de sa sagesse envers ceux qu'Il aime et Il agit envers nous comme un Père pour ses enfants.L'épître aux Hébreux nous enseigne :
" Nos pères nous châtiaient pour peu de jours, comme ils le trouvaient bon; mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté. Il est vrai que tout châtiment semble d'abord un sujet de tristesse, et non de joie; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice. "Il est fort possible que beaucoup de ceux qui prônent la guérison par la prière auraient poussé l'apôtre Paul à se débarrasser de son écharde dans la chair, mais comme pour nous aujourd'hui ou pour Paul à son époque, la réponse du Seigneur Jésus-Christ fût parfaite :" Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans l'infirmité. "Certes, Dieu reste Souverain ne l'oublions pas, Il peut guérir comme Il l'entend, Il n'a promis de le faire tout le temps et ô combien de frères et soeurs glorifient leur Sauveur au travers même de leurs maladies et infirmités. Donc il est faux de dire et de professer ouvertement cette doctrine que par l'expiation de la croix, la guérison de toutes nos maladies ou infirmités nous est immédiatement acquise dès aujourd'hui, qu'on ne peut être malade si l'on est en règle avec Dieu et que le Seigneur n'a jamais d'autres volonté que de guérir.
L'expiation et la maladie physique
La vérité concernant le sacrifice expiatoire de notre seigneur Jésus-Christ doit être maintenue fermement, car elle est souvent déformée et confuse dans l'esprit de plusieurs aujourd'hui.
Nous soulignons le fait que l'expiation de nos péchés a été accomplie à la croix seulement, et pas auparavant.En aucun temps, avant la croix, le Seigneur n'a expié le péché. L'Ecritures dit qu'Il "a la porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois " 1 Pierre 2.24. Tous les autres passages qui parlent de l'expiation dirigent nos pensées vers la croix du calvaire.
Plusieurs enseignent que, dans son ministère de guérison, pendant les jours de sa chair, le Seigneur accomplissait aussi l'expiation, tout en affirmant que la promesse de la guérison physique fait partie du message de l'Evangile. Il s'agirait simplement de la réclamer comme un droit acquis par la rédemption.
Cet enseignement constitue une erreur fondamentale. Il tend à démolir, du moins amoindrir, la vérité concernant l'efficacité absolue de la mort du Seigneur Jésus. C'est une déviation qui renverse la doctrine biblique de l'expiation.Le texte de Matthieu 8 :16-17 est généralement mise en avant à l'appui de l'erreur par laquelle on prétend que la guérison divine fait partie de l'expiation. Matthieu nous rapporte que
" Le soir, on amena auprès de Jésus plusieurs démoniaques. Il chassa les esprits par sa parole, et il guérit tous les malades, afin que s'accomplît ce qui avait été annoncée par le prophète Esaïe: " Il a pris nos infirmités, et il s'est chargé de nos maladies ".Certains prétendent que ce ministère de guérison est l'équivalent de l'expiation, ce qui autoriserait le prédicateur à promettre la guérison du corps comme une partie intégrante de l'Evangile.Les partisans de cette doctrine enseignent que le Seigneur Jésus nous a acquis, pour cette vie déjà, la guérison physique, au prix de ses meurtrissures. Ils insistent pour dire que la guérison fait partie de la rédemption que le Seigneur a accomplie à la croix et qu'il nous suffit de la réclamer aujourd'hui par la foi.
Or, les Saintes Ecritures nous mettent en garde contre la gravité d'une telle erreur. Le passage de Matthieu 8 ne concerne pas l'expiation. C'est le péché, et le péché seulement, qui doit être expié. La maladie et les infirmités ne sont pas des péchés.
L'apôtre Paul se glorifiait de ses infirmités (2 Corinthiens 12 :5). Si elles avaient été péché, nous pouvons être sûr que Paul n'aurait pas parlé de cette façon. De plus est, n'aurait-il pas prier jusqu'à ce qu'il soit délivré ? Mais, Paul ne revendiquait pas d'être exempté d'infirmités physiques. Si l'expiation avait été faite pour ses infirmités, Paul aurait eu le droit de prier jusqu'à la délivrance. Au lieu de cela, nous lisons qu'il se limita à prier trois fois pour sa guérison. Le seigneur ne délivra pas son serviteur de cet écharde dans la chair, mais l'encouragea par cette promesse : " Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse " .
Et l'apôtre Paul de conclure : " Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses… " . (2 Corinthiens 12 :8-10). A noter que, dans ces versets, le mot traduit par " faiblesse " est le même que celui qui est traduit par " infirmité " précédemment dans le même chapitre, ce qui fait mieux ressortir la vérité que l'auteur veut souligner.Aux Galates, Paul dit : " Vous savez que ce fut à cause d'une infirmité de la chair que je vous ai pour la première fois annoncé l'Evangile "(4.13). Il écrit à Timothée : " Fait usage d'un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions " 1 Timothée 5.23. Dans le texte original le mot grec rendu en français par an " indisposition " est le même qui est traduit ailleurs par " infirmité " .
Bien à des croyants ont goûté la communion la plus intime avec Dieu pendant qu'ils étaient malades et ont ainsi glorifier le Seigneur. Donc, c'est clair, la déclaration de Matthieu " Il a pris nos infirmités " ne se réfère pas à l'oeuvre expiatoire du Seigneur Jésus.
La phrase qui suit à le même sens. " Il s'est chargé de nos maladies " ou, comme dit la version Darby, " Il a porté nos maladies ", ne signifie pas qui les a expiées. Le verbe "porter " à le sens d'expier seulement quand le sujet est le péché. C'est le cas dans le texte de 1 Pierre 2 : 24. Dans les autres passages, le verbe porter signifie simplement supporter le poids, se charger d'un fardeau.
Les guérisons que le Seigneur a accomplies n'étaient pas uniquement des actes de puissance. Il sympathisait intensément avec ceux qui souffraient. Le Seigneur sentait tout le poids des souffrances causées par la maladie et éprouvait la plus profonde compassion. Pendant tout son ministère nous lisons que le Seigneur " savait ce qui était dans l'homme " (Jean 2 : 25). Il était "habitué à la souffrance ". Il connaissait l'histoire de chaque personne qui souffrait. Il était parfaitement au courant des détails de chaque cas. Tout, absolument tout, lui était connu : le chagrin, la douleur, la tristesse, l'angoisse, le désespoir , la fatigue, la lassitude, le dégoût, l'ennui, la honte, le regret, les remords. Toute cette somme de souffrance et ces sentiments étaient constamment devant lui. Une telle connaissance nous bouleverserait profondément. Ce serait un tourment insupportable.
Le Fils de Dieu a sympathisé intensément avec tout ceux qui étaient affligés ! Il aimait soulager et guérir. Quelle tendresse infinie de sa part, lorsqu'il a porté, comme un fardeau sur son coeur, les douleurs et les peines des affligés.
Et, le Seigneur sentait non seulement la lourde charge des souffrances de ses créatures, mais, déjà, l'existence même de la souffrance était un poids qui pesait sur Lui. C'est dans ce sens que Matthieu dit qu'il " a porté nos maladies ", ce qui est autre chose que d'avoir porté nos péchés sur la croix pour en recevoir le châtiment.
Les apôtres et les liaisons miraculeuses
Bien des enfants de Dieu ont fait l'expérience de la guérison, en réponse à la prière et à la foi, comme les Ecritures nous l'enseignent. Mais un autre aspect de la question doit être examiné. Trouve-t-on dans le Nouveau-Testament que des croyants étaient guéris par les apôtres ! Le recouvrement de la vue, par Saul de Tarse, n'est pas un cas à l'appui parce que sa cécité était voulue de Dieu pour temps seulement. La résurrection de Dorcas n'est pas ce qu'on peut appeler une guérison par la foi, puisque la personne en question était morte. Enée, dans Actes : 9 : 33-34 n'est pas désigné comme un disciple. Il ne peut donc servir comme exemple d'un croyant guéri pas les apôtres.
Rappelons que, presque sans exception, les personnes guéries miraculeusement étaient des inconvertis. Aucune condition de foi n'était requise de la part des malades. Ces guérisons avaient pour but d'accréditer la personne et l'autorité du Seigneur Jésus et de confirmer le témoignage des premiers témoins de l'Evangile.
À Lystre, Paul fit marcher un homme impotent " voyant qu'il avait la foi pour être guéri " (Actes 14 : 9). Le mot, dans le texte original, signifie " pour être sauvé " . Mais, que ce soit par la foi pour être sauvé ou pour être guéri, ça ne change rien au fait qu'aucune exigence de foi lui a été imposée. Le point qui ressort, c'est qu'il avait un besoin. Le Seigneur guérissait ceux qui avaient besoin d'être guéris (Luc 9 : 11).
Dans Actes 3, le boiteux qui était à la porte du temple fait guéri par Pierre. Cet homme s'attendait à recevoir seulement l'aumône de la part des apôtres. Il fut guéri instantanément sans qu'il soit question de foi de sa part. Cette guérison fut un témoignage aux Juifs incrédules concernant la résurrection du Seigneur et le message de l'Evangile. Quand Pierre s'adressant aux Juifs qui s'opposaient, il se réfère à la puissance de la foi que lui et l'apôtre Jean ont exercée pour que ce boiteux soit guéri. Pierre et Jean étaient des témoins du Seigneur face à l'incrédulité de leurs adversaires. Cet homme n'a pas été guéri par leur propre puissance, mais par la puissance de Jésus-Christ ressuscité, et par leur foi en lui.
Mais notre but en ce moment n'est pas de parler longuement de la guérison. Nous voulons plutôt préciser la vérité de l'Evangile.C'est la responsabilité de l'évangéliste d'annoncer que la rémission des péchés et la justification par la foi, sur la base de la mort expiatoire de Jésus-Christ. Mais, promettre la délivrance des maladies physiques, sur la même base, n'a aucun fondement biblique. Ce n'est pas l'Evangile que prêchaient les apôtres. Aucun des textes de l'Ecriture auxquels se réfèrent les tenants de la guérison par la foi, comme faisant partie intégrante du salut, ne supporte cette doctrine.
Cet enseignement porte atteinte à la sainte doctrine et à l'offre expiatoire de notre Seigneur Jésus-Christ à la croix. L'avertissement de l'apôtre Jean (2 jean 9) concernant ceux qui vont plus loin et ne demeurent pas dans la doctrine de Christ, c'est-à-dire la vérité concernant le Seigneur Jésus, est certainement à propos. Ceux qui veulent rester fidèle au Seigneur, et à sa Parole, doivent prendre garde.
Tout doit être soumis au test de la Parole de Dieu. Les motifs les plus purs, aussi bien que les actions les mieux intentionnées, ne peuvent être que des sentiments humains s'ils nous détournent de la vérité biblique. Une fois qu'une erreur est introduite, la porte demeure ouverte pour d'autres qui ne tardent pas à suivre. Lorsqu'on affirme que la maladie et sur un pied d'égalité avec le péché, on prétend aussi que l'enfant de Dieu, malade, est coupable s'il ne revendique pas la guérison par la foi comme une bénédiction à laquelle il a droit, à cause de la rédemption. Il ne faut pas être surpris si, dans bien des cas, des conséquences désastreuses s'ensuivent. Des croyants sont plongés dans le désespoir et l'Evangile est discrédité. © Parole de vie RB Webmaster de Parole de Vie