DOSSIER POUR PAQUES 1999
SOMMAIRE:INTRODUCTION.
SECTION 1: DANS LA RÉVOLTE AU DÉSERT.
+ Dans la révolte du désert, le signe paradoxal de l'amour de Dieu:
+ Un message qui ne nous bouleverse plus:
+ Un signe donné à la foi:
+ Dans l'horreur intégrale, l'immensité de l'amour de Dieu.SECTION 2: CHEMIN DE CROIX.
+ Ciel menaçant!:
+ Ordre de grandeur!:
+ Manteaux à vendre...:
+ Si seulement...:
+ Plus tard, tu comprendras!:
+ Mon Père est vigneron!:
+ La frayeur et l'angoisse:
+ Dernières paroles.SECTION 3: QU'EST-CE QUE LA VÉRITÉ.
+ 1. Pilate a voulu protéger Jésus:
+ 2. Pilate veut faire plaisir aux Juifs:
+ 3. Pilate se raccroche à sa position:
+ 4. Pilate veut faire volte-face:
+ Qu'est-ce que la vérité?SECTION 4: AUJOURD'HUI AVEC MOI DANS LE PARADIS.
+ Les deux croix:
+ L'ultime dialogue:
+ Le paradis, être avec lui:
+ C'est toi, cet homme:
+ Une seule croix.SECTION 5: J'AI SOIF.
+ Prière.SECTION 6: LE MIRACLE DU MATIN DE PAQUES.
SECTION 7: LA PRIERE, DYNAMITE DE DIEU
+ Introduction:
+ 1. La prière de Dieu:
+ 2. La vision:
+ 3. La conviction:
+ 4. L'action:
+ 5. Le contact:
+ 6. La communication:
+ 7. Accord:
+ 8. Mise en pratique:
+ 9. La direction du Saint-Esprit:
+ 10. Croissance:
+ 11. La délégation:
+ 12. Conclusion:SECTION 8: EN CONCLUSION:IL FAUT CONNAITRE POUR AIMER.
HORS-TEXTES:DIVERSES MÉDITATIONS SUR PAQUES
+ Une simple prière d'homme:
+ O Dieu, il y a des silences de ta part...:
+ Chants des vivants:
+ Il est l'image...:
+ L'offrande:
PRIERE
+ Prière de Macrine.INTRODUCTION
Chaque année, nous fêtons un événement bientôt vieux de deux mille ans. Je pense que la fête de Pâques qui est au coeur de la vie chrétienne, mérite que l'on en rappelle chaque année le mystère.
Ces semaines qui nous conduisent à Pâques sont propices à méditer sur la signification de la croix. Celle-ci est au coeur de l'Evangile: "j'ai décidé de ne rien savoir parmi vous, sinon Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié", écrit Paul aux Corinthiens (1 Cor. 2.2).
Et d'après Colossiens 1.20, la croix est le centre de l'histoire et même de l'espace: "Dieu a décidé de réconcilier l'univers entier avec lui par le Fils. Dieu a établi la paix par la mort de son Fils sur la croix et ainsi il a réconcilié toutes choses avec lui, soit sur la terre, soit dans les cieux".
Oui, il est arrivé quelque chose à la mort, lorsque Christ l'a subie, elle a été vaincue à la croix de Golgotha (2 Tim. 1.10). Je n'ai donc pas peur d'affirmer que j'aime le matin de Pâques, car Christ est vraiment ressuscité.
J'ai rassemblé, au cours de mes lectures, quelques textes qui j'espère vous intéresseront autant qu'ils l'ont fait pour moi. Ils sont destinés à chacun d'entre vous, à chaque lecteur qui voudra bien en faire un usage personnel, mais aussi à ceux qui se réunissent pour méditer et pour prier.
Le sujet de Pâques étant vaste, nous n'en aborderons donc que quelques aspects:
Tout d'abord, en Section 1, dans l'article "DANS LA RÉVOLTE AU DÉSERT, le pasteur Vandenbroeck nous dira comment mettre la croix au centre de notre vie, en nous donnant l'exemple du serpent d'airain dans le désert à l'époque de Moïse.En section 2, dans l'article "LE CHEMIN DE CROIX", Robert Schmid nous trace un survol rapide des événements qui précèdent le miracle de Pâques et la résurrection de Jésus-Christ, à partir des textes bibliques.
En section 3, nous allons faire un petit retour en arrière. Dans l'article "QU'EST-CE QUE LA VÉRITÉ", par Bernard Bally, nous allons voir deux hommes différents, deux vérités différentes: Pilate et Jésus, la justice et la vérité de l'homme, face à la justice et à la vérité divines. Vous verrez que le pauvre Pilate, avec son esprit pragmatique et sa duplicité d'homme, ne sait plus trop quelle contenance tenir, devant notre Seigneur et Maître à tous!
En section 4, dans l'article "AUJOURD'HUI AVEC MOI DANS LE PARADIS", qui est une prédication de Roger Aubert, nous voyons le "bon larron" qui s'interroge sur qui est donc ce Jésus? Est-ce le Messie, le roi mystérieux attendu au travers des âges? A force de réflexion, la lumière se fait en lui, et il s'écrie: "Seigneur, souviens-toi de moi, dans ton Paradis!"
En section 5, dans l'article "J'AI SOIF", par Robert Schmid, nous parle de la soif et des angoisse que Jésus a enduré, un peu avant de mourir. Il en fait un parallèle avec l'eau vive de la Parole et la résurrection de Jésus, qui nous ouvre l'accès au salut.
En section 6, dans l'article "LE MIRACLE DU MATIN DE PAQUES", par Robert Schmid, nous voyons la résurrection de Jésus.
En section 7, dans l'article "LA PRIERE, DYNAMITE DE DIEU", Robert Schmid nous montre l'importance primordiale dans la communication entre Dieu et ses enfants.
En section 8, ce sera la conclusion de ce dossier pour Pâques 1999, avec l'article "IL FAUT CONNAITRE POUR AIMER".
Et finalement, dans la section "HORS-TEXTES", il y aura diverses méditations sur Pâques et une prière.
En vous souhaitant bonne route vers Pâques, je vous adresse à tous mes très fraternelles salutations. Avec mes meilleurs messages en Christ, Pascal Cusson, l'Épiphanie, province de Québec, Canada.
SECTION 1
DANS LA RÉVOLTE AU DÉSERT
Dans la révolte du désert, le signe paradoxal de l'amour de Dieu:
"De même que Moïse a élevé le serpent d'airain, sur un poteau dans le désert, de même le Fils de l'homme doit être élevé, afin que tout homme qui croit en lui ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que tout homme qui croit en lui ne meure pas, mais qu'il ait la vie éternelle. Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que le monde reçoive le salut par lui". (Jean 3.14-17).C'est le temps de la Passion, c'est-à-dire cette période du calendrier chrétien où nous sommes invités à méditer sur le sacrifice de Jésus-Christ. Et ce n'est pas facile. Certes, la croix est notre signe de ralliement. Nous savons bien que Jésus est mort sur la croix pour le salut du monde. Peut-être avons-nous déjà lu et relu le récit du procès scandaleux, qui aboutit à la terrible condamnation, celle du seul juste que la erre ait porté.
La Passion... mais s'il est une chose que nul n'ignore, c'est bien celle-là. Les plus grands compositeurs l'ont mise en musique, les plus belles voix l'ont chantée, les artistes les plus célèbres y ont trouvé l'inspiration de maints chefs-d'oeuvre. Nous savons... nous savons tout cela tellement bien que la croix parvient difficilement à nous émouvoir encore.
Un message qui ne nous bouleverse plus:
Nous savons trop... ou pas assez. Car la promesse de vie éternelle, de joie, de paix avec Dieu, la promesse attachée à la prédication de la croix, nous n'en éprouvons pas les effets.
Et puis, du reste, toute cette affaire est si lointaine, le passé l'a si bien enrobée, notre genre de vie est si radicalement différent... Avouons-le donc: par habitude ou lassitude, par indifférence ou incrédulité, le message bouleversant de la croix ne nous atteint plus!
Ah! je vous le demande, si cela est vrai, qu'avons-nous encore à apporter au monde? Quelle valeur peut encore avoir notre profession de foi chrétienne, si nous restons insensibles devant la preuve suprême de l'amour de Dieu? Oui, qu'avons-nous à proposer, quel contenu notre christianisme peut-il avoir? Serait-ce seulement une morale exemplaire? une certaine philanthropie? A moins que ce ne soit un genre de conformisme petit-bourgeois? Mais, précisément, de nos jours, ne dit-on pas que toute obligation morale est une aliénation? Et pour la philanthropie, n'y a-t-il pas des organisations spécialisées qui s'en chargent? Et le conformisme petit-bourgeois, n'est-il pas contesté ou rejeté avec mépris?
Non! S'il n'y a pas, au centre de notre vie et de notre témoignage, la croix de Jésus-Christ, nous ne sommes plus que les représentants attardés d'une tradition désuète, en voie d'extinction!
Mais avant d'en arriver à une telle conclusion désabusée, avant de déposer notre bilan et de constater notre faillite, acceptons qu'en ce temps mis à part, nous essayions, comme tout à nouveau, de comprendre la croix, de nous soumettre à l'écoute de l'Esprit de Dieu, de revenir à cette révélation fondamentale. Quand il a promis la vie éternelle à ses disciples, Jésus a fait référence à l'histoire des serpents brûlants. Cela s'est passé dans le désert de Sin, au moment où se traînait la longue caravane des anciens esclaves, libérés d'Egypte. Ces gens qui avaient ployé l'échine sous les coups de gardes-chiourmes impitoyables, ce sont eux aussi qui ont vu la main de Dieu à l'oeuvre dans les dix terribles plaies qui ont frappé l'empire des Pharaons. Ce sont ces gens qui ont passé la Mer des Joncs, par miracle. Ce sont eux qui ont suivi la colonne de feu qui les guidait. Ce sont eux qui ont vu le Mont Sinaï embrasé, quand Dieu confia la loi à Moïse. Ce sont eux qui, assoiffés, ont bu l'eau jaillissant du rocher. Ils ont vécu tout cela, mais le temps a passé et les expériences les plus sensationnelles des interventions de Dieu se sont usées. Tous ces beaux souvenirs, était-ce réel? N'a-t-on pas un peu enjolivé les choses? Il n'y a pas loin de la rêverie à la légende... "Et le peuple s'impatienta en route, et il parla contre Dieu et contre Moïse: pourquoi avoir quitté l'Egypte, si c'était pour mourir dans le désert!" (Nbs 21.4-9).Un signe donné à la foi:
Ah! cette fois, la mesure est comble! Devant tant d'ingratitude, devant cette insupportable révolte, la colère de Dieu se manifeste. Des serpents venimeux sortent de terre et s'attaquent au peuple rebelle. C'est la panique, on se précipite auprès de Moïse: "Nous avons péché! Prie le Seigneur d'intervenir, d'éloigner cette terrible épreuve. C'en est trop!" Et bien sûr, Moïse prie... et Dieu répond.
Mais, à ce point de notre démarche, arrêtons-nous au remède indiqué: "Fais-toi, dit le Seigneur à Moïse, fais-toi un simulacre de serpent en airain. Suspends-le à une perche. Toute personne qui a été mordue et qui regardera le serpent sera sauvée". Oh! bien sûr, ce n'est pas de la magie. Les sages d'Israël ont beaucoup insisté sur ce point. Ce n'est pas le simulacre qui guérit, il n'émane pas de ce grossier monument quelque puissance, quelque irradiation que ce soit. Ce qui sauve, c'est le regard de la foi. Ou, plus exactement, Dieu guérit celui qui, d'un regard, comprend que le serpent est neutralisé. Le serpent d'airain, accroché à une perche, c'est le signe de la foi: Dieu est puissant et plein de bonté. Il anéantit la puissance du serpent. Quiconque en regarde avec foi le simulacre condamné, a la guérison.
Relevons ici quelques aspects de cette étrange histoire, qui nous aideront à voir plus clair par la suite:1. C'est d'abord que la repentance a précédé l'intervention divine: "nous avons péché".Ces trois points, ces trois remarques s'appliquent bien sûr à la manière dont Jésus-Christ nous accorde le salut. Mais là où l'analogie nous déconcerte, voire nous scandalise, c'est quand nous voyons qu'elle s'établit entre le serpent d'airain et Jésus lui-même!
2. C'est ensuite que la guérison est accordée, individuellement, à celui qui regarde avec foi la perche dressée. Dites-vous bien que si vous aviez été dans la situation, vous n'auriez pas pu compter sur le regard de qui que ce soit d'autre: on ne pouvait être sauvé par procuration!
3. C'est qu'enfin, ce regard de la foi sauve parfaitement et donne la vie.
Nous touchons ici au coeur du mystère de la croix. La croix, ce n'est pas seulement un juste condamné à un supplice atroce. Ce n'est pas seulement une terrible erreur judiciaire. Après tout, il y en a eu bien d'autres, depuis que le monde est monde. La croix, c'est Jésus, le juste qui s'identifie au péché du monde. Toutes les trahisons, tous les crimes, toutes les violences, toutes les vilenies, toutes les morsures brûlantes du péché sous toutes ses formes, Jésus-Christ les a assumés en sa personne. Il est devenu le péché total, anéanti, irrémédiablement condamné.Dans l'horreur intégrale, l'immensité de l'amour de Dieu:
Ah! que nous sommes loin des crucifix d'or ou d'ivoire, des bijoux et des breloques en forme de croix! Jésus, le crucifié, c'est l'horreur intégrale, l'incarnation de la malédiction divine.
Voir et comprendre cela, c'est voir et comprendre l'immensité de l'amour de Dieu. Porter le regard de la foi sur le supplicié de Golgotha, c'est croire avec toute l'énergie du désespoir, que là a été cloué pour toujours tout péché. Porter le regard de la foi sur Jésus-Christ, crucifié, c'est recevoir la guérison, la vie éternelle."Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que celui qui croit en lui ne meure pas, mais qu'il ait la vie éternelle". Lui le sens de la croix.
Il me reste à dire un mot des conséquences de la croix. L'Evangile parle clairement de la vie éternelle comme de quelque chose qui est donné à celui qui croit. "Celui qui croit en moi, disait Jésus, a la vie éternelle". Non pas "aura, un jour, la vie éternelle". Mais, a, dès maintenant la vie éternelle. Cette qualité particulière de la vie est la conséquence directe de la croix. Celui qui a la vie éternelle, est passé d'une existence ténébreuse à la pleine lumière de la présence de Dieu. Il faut que cela se voie. C'est impératif. "Marchez dans l'amour à l'exemple du Christ qui vous a aimés et qui s'est livré lui-même à Dieu pour vous en sacrifice. Autrefois, vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière. Le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice, de vérité" (Éph. 5.1-9).Ainsi donc, le christianisme authentique se définit par la croix. Pour que celle-ci soit effectivement au centre de notre vie, il faut d'abord la repentance, --reconnaître que sans l'intervention de l'amour de Dieu, nous sommes perdus. Il faut ensuite que nous portions le regard de la foi sur Jésus-Christ, identifié sur la croix avec le péché du monde. Il faut enfin que la guérison reçue, que la vie éternelle se traduisent par la bonté, la justice et la vérité.
AUTEUR: Paul Vandenbroeck, tiré de "Semailles et Moissons".SECTION 2
CHEMIN DE CROIX
Ciel menaçant!:
Ils étaient sur le chemin qui monte à Jérusalem. Ses disciples étaient remplis de crainte, et ceux qui les suivaient étaient remplis de peur. Jésus se mit à parler de ce qui devait bientôt lui arriver:
-- Ecoutez, nous montons à Jérusalem, où le Fils de l'homme sera livré aux chefs des prêtres et aux maîtres de la loi. Ils le condamneront à mort et le livreront aux païens. Ceux-ci se moqueront de lui, cracheront sur lui, le frapperont à coups de fouet et le mettront à mort. Et, après trois jours, il reviendra à la vie.Ordre de grandeur!:Les disciples se mirent à discuter vivement pour savoir lequel devait être considéré comme le plus grand. Jésus:
-Le plus important parmi vous doit être comme le plus jeune, et celui qui commande, comme celui qui sert. Moi je suis parmi vous comme celui qui sert!Manteaux à vendre...:
Simon! écoute: Satan a demandé de pouvoir vous secouer comme on secoue le grain pour le séparer de la paille. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne vienne pas à te manquer. Et quand tu seras revenu à moi, fortifie tes frères.
--Quand je vous ai envoyés sans bourse, ni sac, ni chaussures, avez-vous manqué de quelque chose?Si seulement...:
--De rien! répondirent-ils. Alors il leur dit:
--Mais maintenant, celui qui a une bourse doit la prendre, de même celui qui a un sac; et celui qui n'a pas d'épée doit vendre son manteau pour en acheter une. Car, je vous le déclare, ce qui a été écrit à mon sujet, va s'accomplir.Quand Jésus fut près de la ville, il pleura sur elle;
--Si seulement tu comprenais toi aussi, en ce jour, ce qui peut te donner la paix!Plus tard, tu comprendras!:
Jésus entra dans le temple et se mit à en chasser les marchands: -Les Ecritures déclarent: "Ma maison sera une maison de prière". Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs!Le jour qui précédait la fête de la Pâque, Jésus savait que l'heure était venue pour lui de quitter ce monde pour aller auprès du Père. Il avait toujours aimé les siens qui étaient dans le monde et il les aima jusqu'à la fin. Jésus et ses disciples prenaient le repas du soir. Il se leva de table, puis il versa de l'eau dans une cuvette et se mit à laver les pieds de ses disciples. Il arriva ainsi à Simon Pierre, qui lui dit:
--Seigneur, vas-tu me laver les pieds, toi?mais tu comprendras plus tard. Je vous ai donné un exemple pour que vous agissiez comme j'ai agi envers vous.
Jésus:
-Tu ne sais pas maintenant ce que je fais,Mon Père est vigneron!:
Demeurez unis à moi, comme je suis uni à vous. Une branche ne peut porter du fruit toute seule sans être unie à la vigne; vous ne pouvez porter du fruit si vous ne demeurez unis en moi. Je suis la vigne, vous êtes les branches. Vous ne pouvez rien faire sans moi. Je vous aime comme le Père m'aime. Je vous ai dit cela, afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. Le plus grand amour que quelqu'un puisse montrer, c'est de donner sa vie pour ses amis.La frayeur et l'angoisse:Jésus dit à ses disciples:
--Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier. Il commença à ressentir frayeur et angoisse:Il alla un peu plus loin, se jeta le visage contre terre:
--Mon coeur est plein d'une tristesse de mort; restez ici et demeurez éveillés.
--Mon Père, si c'est possible, éloigne de moi cette coupe de douleur. Toutefois, non pas comme je veux, mais comme tu veux.Il revint ensuite vers les trois disciples et les trouva endormis. Il s'éloigna une deuxième fois et pria en ces mots:--Mon Père, si cette coupe ne peut pas être enlevée sans que je la boive... que ta volonté soit faite!Dernières paroles:
Il revint encore vers ses disciples et les trouva endormis. Restez éveillés et priez, pour ne pas tomber dans la tentation. L'esprit de l'homme est plein de bonne volonté, mais son corps est faible. Quand il revient la troisième fois:
--Levez-vous, voyez, l'homme qui me trahit est ici!A Judas: Est-ce en l'embrassant que tu trahis le Fils de l'homme?
Aux chefs des prêtres: Cette heure est à vous et à la puissance de l'obscurité.
Au grand-prêtre: Pourquoi m'interroges-tu? Demande à ceux qui ont entendu ce que je leur ai dit: ils savent bien, eux, de quoi je leur ai parlé.
Un des gardes lui donna une gifle en disant:--Est-ce ainsi que tu réponds au grand-prêtre?Le grand-prêtre, devant tous:
--Si j'ai mal parlé, montres-nous en quoi j'ai dit du mal; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?--Es-tu le Messie, le Fils du Dieu auquel vont nos louanges?
--Oui, je le suis, et vous verrez tous le Fils de l'homme assis à la droite du Dieu puissant.
A Pilate:--Mon royaume n'appartient pas à ce monde.Golgotha:
-Tu es donc roi?
-Tu le dis: je suis né et je suis venu dans le monde pour parler de la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ce que je dis.Ils clouèrent Jésus sur la croix et mirent deux malfaiteurs en croix, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. Jésus dit alors:
--Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font.L'un des malfaiteurs insultait Jésus. Mais l'autre lui fit des reproches:--Ne crains-tu pas Dieu? Pour nous, cette punition est juste, mais lui n'a rien fait de mal.Puis à Jésus:--Souviens-toi de moi, Jésus, quand tu viendras comme roi!Jésus lui répondit:--Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis.Jésus vit sa mère et, auprès d'elle, le disciple qu'il aimait. Il dit à sa mère:--Femme, voici ton fils.Puis au disciple:--Voici ta mère.A trois heures, Jésus cria d'une voix forte:--Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?Après cela, pour accomplir le texte de l'Ecriture:--J'ai soif.Quand il eut pris le vinaigre:--Tout est achevé!Il était environ midi quand le soleil cessa de briller. L'obscurité se fit sur tout le pays. Jésus s'écria d'une voix forte:--Père, je remets mon esprit entre tes mains.Après ces mots, il mourut. AUTEUR: Robert Schmid, texte fait à partir d'un résumé des évangiles.SECTION 3
QU'EST-CE QUE LA VÉRITÉ?
Il n'est pas question ici de réchauffer ici un précis de doctrine chrétienne, ni de débattre de tel ou tel aspect de notre confession de foi, afin de convaincre d'éventuels interlocuteurs du bien-fondé de notre position.
Non. Dans le cours d'un dialogue lourd de conséquences, c'est la question posée par Pilate, gouverneur romain, à Jésus, alors qu'il est acculé par les Juifs (Jean 18.28;19.16). Notre mémoire a surtout gardé de lui l'image d'un homme qui se lave les mains (qui est pur) de la condamnation de Jésus. Peut-être avons-nous de la peine à nous identifier à un tel personnage, surtout si nous savons qu'il était un homme impitoyable, au caractère inflexible, imbu de pouvoir, cherchant toujours à se bien placer pour monter à l'échelle politique de Rome. L'Evangile de Luc nous apprend que sa cruauté alla jusqu'à verser le sang des Galiléens, massacrés par ses troupes dans le parvis du Temple où ils offraient des sacrifices.Qu'est-ce que la vérité?
Dans cette question, se trouvent résumées l'identité, la vie, la carrière de Pilate. Et c'est la question que nous allons nous poser avec lui. Oublions un instant la conclusion dramatique que nous connaissons. Car, dans son dialogue avec Jésus, nous découvrons un homme plutôt sympathique, tour à tour interrogateur, curieux, désabusé, perplexe, au fond assez proche de nous. Il a tout de même voulu défendre Jésus par trois fois! "Je ne trouve aucun crime en lui" a-t-il dit (18.38;19.4-6). Cependant dans cette confrontation avec Jésus et avec les Juifs, Pilate va adopter quatre attitudes différentes qui vont mettre en lumière les détours de son coeur et sa notion de vérité --pas si éloignée de notre humanité à tous!1. Pilate a voulu protéger Jésus:
Il n'était pas le dernier venu tout de même! Il avait du bon sens et de l'intelligence. Par ses questions, il a fait connaissance avec le vrai Jésus. Il s'est enquis des accusations des Juifs, et de ce que Jésus répondait pour sa défense. Pilate est peut-être dur, mais il ne veut pas être ridicule. La situation est simple, la bonne volonté peut suffire.
Eh! bien non, elle ne suffira pas. Parce que Jésus se défend vraiment mal. Pourquoi parler d'un autre monde? Pourquoi dire qu'il est venu dans ce monde pour rendre témoignage à la vérité? Quelle prétention! Pilate veut bien aider Jésus, mais de grâce, qu'il soit raisonnable! Qu'est-ce que la vérité après tout? La vérité ça n'existe pas!
Pilate ne connaît qu'une vérité, celle de sa propre vie, construite à la force du poignet, ou à coups de piston. Il faut savoir se débrouiller dans la vie, avoir des relations, puiser dans les ressources humaines. Une vérité qui viendrait d'un autre monde? Allons donc! Pilate est pour l'efficacité concrète. On est jamais mieux servi que par soi-même.
Pilate renvoie Jésus à l'image de l'homme sans Dieu. Jésus est innocent, certes, mais Pilate ne veut pas défendre une cause perdue.
2. Pilate veut faire plaisir aux Juifs:
Il est très ambitieux, le pouvoir l'intéresse. Il faut toujours le consolider. Puisqu'il n'y a rien à espérer de Jésus, il va lâcher du lest du côté des Juifs. Sans autre raison que de s'attirer leurs bonnes grâces, il fait battre Jésus de verges, et organise une parodie de couronnement. En le tournant au ridicule, il veut montrer qu'il n'est pas dupe: Jésus n'est pas vraiment le roi qu'il prétend. C'est tout juste une belle face. "Voici l'homme", vous voyez bien que ce n'est pas sérieux! Pilate espère que cela va les apaiser...
Eh bien non, cela ne les apaise pas. Ils veulent que leurs accusations soient prises au sérieux. Ils ont une loi, et selon cette loi, Jésus doit mourir. Pour eux, la situation est grave. Jésus n'est pas le roi des Juifs.Pilate a sous-estimé les ennemis de Jésus. Il voulait un accommodement qui lui permette de renvoyer Jésus libre et de contenter les Juifs. Vouloir un peu de vérité des deux côtés n'est pas possible. La loi du juste milieu n'est pas la bonne. Quand l'ennemi est dans la place, il veut toute la place. Pilate est effrayé. Il ne pensait pas que cela le mènerait si loin.
3. Pilate se raccroche à sa position:
C'est sa manière de se sortir de ce mauvais pas. Jésus est-il vraiment si innocent que cela? Pilate essaie alors de faire pression sur Jésus pour qu'il enlève enfin son masque et révèle sa culpabilité. C'est lui qui détient le pouvoir, qui a droit de vie ou de mort. Attention Jésus! A l'intérieur de lui-même, il doit penser: après tout, cette vérité, c'est du bluff, de la poudre aux yeux. Pilate sait bien qu'il n'y a pas de vérité. Ou, s'il y a une "vérité", c'est celle qui le sert, lui. Je suis important, j'ai de la valeur, et je vais le dire à ce Jésus...
Réponse étrange de Jésus: "tu n'aurais sur moi aucun pouvoir s'il ne t'avait été donné d'en haut". Il fait référence à un autre pouvoir, autrement plus grand que le sien. Intérieurement, Pilate se sent pris à la gorge. C'est une parole qui tranche dans ses fausses certitudes. Jésus aurait-il raison malgré tout? Quelque part au fond de lui-même, résonne encore une petite voix qui dit: c'est vrai, la vérité qui est en lui est plus grande que la mienne. Elle me désarme.
4. Pilate veut faire volte-face:
Il ne sait plus que faire. Il aimerait ne plus être là, s'occuper d'autre chose, fuir ce curieux dilemme. Mais il est coincé: il doit passer par la volonté des Juifs, s'il tient à maintenir son pouvoir. "Si tu le relâches, tu n'es pas ami de César". Pilate n'est pas vraiment libre, il doit céder. Son ambition, sa carrière sont en jeu. Autant sauver l'essentiel. Pour ce qui est de Jésus, il vaut mieux s'en laver les mains. Pilate livre alors Jésus pour être crucifié.
Qu'est-ce que la vérité en cet instant dramatique? Est-ce celle de la démission, celle du laisser-faire? Instant d'intense révélation de son impuissance. Pour Pilate, il voulait défendre Jésus, parce qu'il le considérait comme innocent. Et voilà qu'il le livre. Quelle trahison de la vérité! Pourquoi? Il était lié à un pouvoir dénaturé et éphémère. En quelque sorte, il était un mercenaire, ne se préoccupant que de son intérêt, que de sa promotion. Et l'on sait que lorsque le danger vient, le mercenaire s'enfuit pour sauver sa peau (Jean 10.12).
L'histoire profane nous apprend que la carrière de Pilate se termina brusquement quelques années plus tard. Tout d'abord déplacé en Judée, selon une tradition ancienne, il fut banni à Vienne sur le Rhône, où il se serait suicidé. Tragique conclusion.
Qu'est-ce que la vérité?:
Notre coeur est tortueux (Jér. 19.9). Nos paroles et nos actions peuvent masquer la réalité qui est enfouie en nous: nos mensonges, nos priorités inavouées, nos volontés secrètes, nos peurs, nos demi-vérités.
Osons dire -- ou découvrir tout à nouveau -- que la vérité n'est pas en nous, que des parcelles de notre coeur ne sont pas encore exposées à la lumière de Christ. Mais peut-on vivre en n'étant sûr de rien, creusant toujours pour arriver à une hypothétique vérité? Non, bien sûr. La vérité n'est pas en nous. Notre vérité (et notre identité) est en Christ. C'est le paradoxe de notre pauvreté, entachée par le péché, et de notre richesse, parce que la vérité de Dieu nous relève et nous transforme. Mais sachons distinguer notre "vérité" de celle de Dieu. Découvrons avec humilité que vivre dans la vérité n'est pas une chose acquise une fois pour toutes, ni que cela coïncide avec la vérité de Dieu de manière automatiquement inspirée.Notre "vérité" qui se croit bonne, a besoin de mourir pour que celle de Christ nous habite de plus en plus. Notre "vérité" qui voudrait emprunter un peu ici, ou un peu là, pour faire bonne moyenne, doit être abandonnée. Seule la vérité en Christ est pure. Notre "vérité" qui s'exprime dans le grand "moi" individuel, doit mesurer son grand vide sous la vérité de Christ. Notre "vérité" qui s'établit sur un pouvoir humain quelconque, n'est que poussière emportée par le vent.
Quelle est la vérité qui habite notre coeur? Pilate avait devant lui une réalité objective: Jésus était vraiment innocent et son témoignage est vrai. Cependant, Pilate a livré Jésus, parce qu'il était porteur au plus profond de lui-même de fausses valeurs en conflit avec les vraies valeurs de Dieu, le Véritable. Ne mettons pas trop vite Pilate de côté. Nous lui ressemblons. Les valeurs que nous avons laissé entrer dans notre coeur, auxquels nous sommes attachés, même inconsciemment, parlent plus fort que nos belles confessions de foi. Sachons discerner avec les autres et reconnaître avec l'aide de Dieu, où est pour nous la vérité qui sauve, et qui glorifie Dieu dans nos vies. La promesse qui nous est donnée par Jésus-Christ est que "l'esprit de vérité nous conduira dans toute la vérité". (Jean 16.13).
AUTEUR: Bernard Bally, tiré de "Semailles et Moissons"SECTION 4
AUJOURD'HUI AVEC MOI DANS LE PARADIS
"On en conduisait aussi d'autres, deux malfaiteurs, pour les exécuter avec lui. Arrivé au lieu dit "le Crâne", ils l'y crucifièrent ainsi que les deux malfaiteurs, l'un à droite, et l'autre à gauche. Jésus disait: "Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font". Et, pour partager ses vêtements, ils tirèrent au sort.
Le peuple restait là à regarder; les chefs, eux, ricanaient; ils disaient: "Il en a sauvé d'autres. Qu'il se sauve lui-même, s'il est le Messie de Dieu, l'Elu!"
Les soldats aussi se moquèrent de lui: s'approchant pour lui présenter du vinaigre, ils dirent: "Si tu est le roi des Juifs,