SINCERES CONDOLÉANCES

Qui consolera mon âme ?

C'est la formule consacrée. Nous l'avons entendue dans nos jours de deuil. Elle est pré-imprimée sur les cartons de circonstance que nous avons reçus.

Mais à y regarder de plus près, il y a là comme une fausse note. Étymologiquement, condoléances comporte l'idée de souffrances partagées. Pourquoi donc faut-il préciser que ces sentiments sont sincères ? Sans doute parce qu'il nous est tellement difficile de partager réellement la peine d'autrui et d'apporter une vraie consolation à ceux qui sont dans l'affliction.

Oh ! Nous pouvons prononcer des paroles de sympathie : " Comme je vous comprends ! Moi aussi je suis passé par là. Et le temps finit par arranger les choses. Prenez courage ! " Oui, mais voilà ! Où donc faut-il le prendre ce courage qui nous manque si cruellement au coeur de l'épreuve ? Y-a-t-il quelque part une source de vrai courage où nous pourrions nous abreuver ?

Eh bien ! oui. La Bible nous propose une consolation tout à fait différente. Et il en va de cette différence comme de celle qui se présenterait à quelqu'un d'affamé. L'un de ses vis-à-vis lui dirait : " Venez ! Mangez ... " et il lui tendrait une main vide. L'autre l'inviterait à prendre place avec lui à une table abondamment garnie.

Une invitation pour tous

C'est à une telle table bien garnie que je voudrais vous inviter à prendre place, à l'écoute du Christ qui nous dit : " Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes ". (Matthieu 11.28-29)

Remarquez d'abord que l'invitation s'adresse à tous : vous n'êtes pas exceptés ! Mais nous voici d'emblée plongés dans la perplexité : à ceux qui sont déjà fatigués et chargés, comment Jésus ose-t-il demander de prendre sur leurs épaules un fardeau supplémentaire ? Le joug, cette pièce de bois qu'on place sur l'encolure des boeufs pour les atteler, est image de suggestion, de contrainte : on parle du joug des tyrans !

Pour comprendre cette parole déconcertante, il faut en distinguer clairement les deux termes. Dans un premier temps Jésus dit : " Venez à moi ... " Ce mouvement est l'expression de la foi.

" Prenez mon joug sur vous ... ", c'est la suite de la démarche, l'obéissance, la soumission. Voilà comment s'élabore la vraie consolation !
D'abord l'humble mouvement d'abandon, qui consiste à dire au Seigneur : "Ce poids qui m'oppresse est trop lourd pour moi. Je dépose à tes pieds ma fatigue, mes fardeaux, mes peines. Je veux croire que toi seul tu peux m'en délivrer. Je veux souscrire à tes promesses. J'accepte sans trop comprendre. Je sais que tu as connu les pires souffrances, que tu as endossé toute notre misère humaine, que sur la croix tu as " tout accompli ". Je viens à toi, Seigneur, comme tu me le proposes ..." Nous ne sommes plus seuls !

A ce moment déjà nous nous éveillons à la vie spirituelle : l'Esprit de Dieu, en réponse à notre foi, vient restaurer notre être. Il nous communique la force dont nous avons besoin pour aller de l'avant et pour obéir. " Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions ... ". Le joug de Jésus-Christ, c'est d'abord ce qu'il veut nous dire et nous communiquer par sa parole. Il nous invite à suivre ses traces. Mais mieux encore, prendre son joug sur nos épaules, cela signifie que lui aussi veut s'atteler avec nous pour tirer les fardeaux qui nous pèsent ! Nous ne sommes plus seuls ! Le joug de Jésus-Christ fait en sorte que nos charges et nos peines sont partagées par celui que le prophète appelait : " Dieu Puissant ! " " Et je vous donnerai du repos ... ".

Littéralement l'Évangile dit : " Et je vous reposerai ". C'est que Jésus-Christ ne veut pas seulement nous donner quelque chose, il veut l'être pour nous. Le repos est offert pour qui vient à lui mais encore il devient, pour celui qui prend son joug, un repos permanent. L'obéissance à ses instructions nous délivre de manière durable des tensions, des désirs conflictuels, des déchirements intérieurs.

" Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés et je serai le repos pour vous ! Prenez sur vous mon joug et laissez-moi vous instruire, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez du repos pour vous-mêmes ".
AUTEUR : Paul Vandenbroeck Transc.pr.int. : PC pour "Parole de vie"


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