DÉCLIN OU ÉPANOUISSEMENT ?

On peut éviter les miroirs. Mais il faut bien se raser chaque matin ! Et je constate : les cheveux blancs ne gagnent les tempes que bien lentement ; mais les rides se creusent, le temps de la vieillesse est venu. La retraite plusieurs fois différée et les projets d'activité intense n'y changent rien. Je le pressens comme on sent déjà l'hiver même aux plus beaux jours d'octobre.

Et je m'interroge : Que sera ma vieillesse ? Une lente descente faite de déchéance physique ou mentale progressive ? Ce qui sera le plus dur, ne sera-ce pas de devenir dépendant, une charge pour ceux que j'aime ? A moins d'être une solitude parmi d'autres, peut-être incapable d'assurer seul la fonction la plus élémentaire... On croit toujours que cela n'arrive qu'aux autres, que l'on mourra quant à soi, parfaitement lucide et en pleine activité... Mais !

Dès lors, lente descente ? Ou glorieuse ascension ?

Quelle étrange question. La vieillesse peut-elle être autre chose qu'une descente ?

Oui. Elle l'a été pour une multitude d'hommes et de femmes et, par la grâce de Dieu, elle le sera pour moi. Quand les forces refuseront l'activité manuelle, quand mon esprit lui-même aura perdu toute vigueur, il restera l'attente tranquille d'une ultime victoire. Ce sera le temps de la contemplation, de la méditation, de l'approfondissement de la plus exaltante intimité, celle qu'elle m'unit à mon père céleste... une lente mais sûre ascension de l'âme, peut-être plus sûre encore que la décrépitude du corps : une victoire lumineuse de l'essentiel sur le secondaire, de ce qui demeure sur ce qui passe. Je le vivrai parce que je sais que la vieillesse est pour moi le couloir qui mène à la réalisation de la plus extraordinaire des promesses : au bout, au-delà du sommeil provisoire de la mort, je verrai mon Seigneur. Il me prendra dans ses bras et je partagerai Sa victoire, lorsqu'il sera manifesté au monde, ce Jésus que les hommes ont rejeté et cloué en croix. Alors tout genou fléchira devant lui, toute langue confessera qu'il est le Seigneur... et moi, je serai manifesté avec lui !

Prétention ?

Aurai-je donc été exceptionnel ? Aurai-je donc multiplié les oeuvres méritoires, mérité quelque canonisation ? Non, bien sûr. Si je puis faire de ma vieillesse l'attente d'une telle résurrection, c'est tout simplement parce que j'ai pris Jésus au mot. J'ai accueilli son pardon et saisi ses promesses dans la reconnaissance et la foi.

Quand il dit : " Celui qui croit en moi vivra alors même qu'il serait mort(1). " Je le crois. Quand il proclame : " Celui qui se fie à moi a la vie éternelle. Il ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie(2) ", je le crois. Et quand l'apôtre Paul, sous son inspiration s'adresse à ceux qui ont choisi d'aimer le Christ et tout ce qui le concerne, de renoncer à leur propre vie pour le laisser vivre en eux... quand il leur dit que " lorsque le Christ paraîtra, ils paraîtront avec lui dans la gloire(3) "... je le crois.

Chant du cygne ?

Et c'est de croire cela qui transfigurera cette vieillesse dans laquelle j'entre lentement. C'est ce qui en fera comme la gloire d'un coucher de soleil exceptionnel. Non un chant du cygne ou un baroud d'honneur, mais l'épanouissement des certitudes et la démonstration de la gloire promise.

Ami, amie, cela peut être vrai pour toi aussi. Il n'est pas trop tard. Prends seulement au mot ce que Jésus promet. RD

Ces citations se trouvent dans la Bible :
(1) Évangile selon Jean, chapitre 11, verset 25
(2) Évangile selon Jean, chapitre 5, verset 24
(3) Épître aux Colossiens, chapitre 3, verset 4

Transc.pr.int. : PC, pour RB, webmaster de "Parole de Vie"


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