Harmonie, bien-être, bonheur, être zen semblent être les maîtres-mots d' aujourd' hui et ceux de la sophrologie... Il est indéniable que de nombreuses personnes se tournent vers cette prétendue science, y compris les chrétiens...
C'est à croire que l'on ne compte plus sur le Saint-Esprit pour qu'Il produise les changements nécessaires dans nos vies!

Je retranscris ici le texte de mon confrère de Vigi-Sectes, Paul Ranc auteur de nombreux ouvrages sur les sectes notamment la Scientologie, la Franc-maçonnerie et la rose-croix...Roger Billaux Webmaster de Parole de Vie

Attention DANGER !

La Sophrologie

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Le texte ci-dessous est un condensé d'un chapitre du livre de Paul Ranc, Le bonheur à tout prix ? (Editions Contrastes, disponible dans les librairies évangéliques et directement chez l'auteur, voir adresse au bas du texte).

Nous remercions l'auteur de nous avoir donné l'autorisation de copie. Le texte original est plus complet et indique les sources consultées. Le livre contient aussi des études sur l'Antroposophie (Ecoles Steiner), le Nouvel Age et l'Ordre du Temple Solaire. Nous recommandons vivement la lecture de cet ouvrage (s-e).

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La sophrologie semble de plus en plus en vogue de nos jours. Elle connaît un développement considérable. Nombre de médecins la pratiquent ou la recommandent à leurs patients. Beaucoup de gens en sont de fervents adeptes.

La sophrologie intrigue. De quoi s'agit-il? Certains disent, qu'il s'agit tout simplement d'une "méthode de relaxation", d'autres que c'est une sorte d'entraînement psychique", voire parapsychologique pour se libérer de toutes les contraintes de la vie, du stress en particulier.

Le but de notre étude – que nous désirons objective – est de cerner ce qu'est vraiment la sophrologie et, à l'aide de 1a Parole de Dieu, dire si oui ou non un chrétien peut la pratiquer sans danger. Démarche peut-être difficile, mais utile et nécessaire.

Histoire de la sophrologie

Si l'histoire de la sophrologie est récente, par contre ses origines sont anciennes. La sophrologie est un agglomérat de différentes techniques médicales, paramédicales et yogiques ainsi que des présupposés philosophiques comme la phénoménologie.

1. Psychiatrie et hypnose

Le fondateur de la sophrologie est un neuropsychiatre colombien, le docteur Alfonso Caycedo. Il est né en 1932 à Bogota où il fait ses études. Puis il se rend en Espagne pour s'inscrire à la Faculté de médecine de Madrid. Il oriente sa carrière vers la psychiatrie, mais se révolte contre les traitements comme le coma insulinique, les électrochocs, etc. et envisage d'abandonner la carrière médicale.

C'est alors qu'il découvre l'hypnose. Le mot "hypnose" est très souvent mal compris. Beaucoup croient qu'il s'agit de provoquer un sommeil artificiel. En fait il y a trois sortes d'hypnoses: l'hypnose proprement dite (sommeil), la suggestion à l'état de veille et l'autosuggestion. Seule l'autosuggestion intéresse le Dr Caycedo. Il introduit l'hypnose médicale là où il travaille. Son expérience ne va pas durer très longtemps, il découvrira les limites de l'hypnose.

Le mot "hypnose" le gène énormément. Il est synonyme d'occultisme, de magie, d'envoûtement, etc. Il faut remplacer ce mot. C'est ainsi qu'en 1960, il invente un nouveau mot: "sophrologie". Ce mot vient de trois racines grecques: "sos" (tranquille, serein, harmonieux), "phren" (enveloppe, membrane, c'est-à-dire conscience, cerveau) et "logos" (parole, étude). La sophrologie est donc l'étude de la conscience en harmonie, ou selon le docteur Caycedo, "Etude étudiant la conscience humaine en harmonie" ou encore "science qui étudie la conscience humaine en harmonie".

2. Une découverte: la phénoménologie

Après ses examens de psychiatrie, Caycedo se rend chez Binswanger ou il découvre la phénoménologie ce qui sera une étape décisive dans l'évolution de sa pensée. La phénoménologie est une philosophie très compliquée où le fondateur E. Husserl (1859-1938) affirmait que "toute conscience est conscience de quelque chose". La phénoménologie a pour objectif de répondre à ces questions: "Qu'est- ce qu'exprimer? Qu'est-ce que signifier?" C'est donc l'étude des phénomènes présents à notre conscience. Husserl voulait élever la phénoménologie au rang d'une science exacte.

Le docteur Caycedo va faire table rase du passé, et surtout il va focaliser ses recherches sur la relation entre la conscience et ses objets. Il va donc étudier la conscience, non sur des bases empiriques, mais selon le concept phénoménologique.

3. L'apport du yoga

C'est à ce moment qu'il se marie avec une fervente adepte du yoga. Il découvre aussi que les yogis parlent de conscience depuis très longtemps. Il se rend alors dans le nord de l'Inde. Il y rencontre les grands maîtres hindous et tibétains. Puis il se rend au Japon pour s'initier au zen. En 1967, il revient en Europe et s'installe à Barcelone et met ses expériences par écrit. Et la sophrologie opère un revirement fondamental: elle abandonne l'hypnose dans les exercices de relaxation dynamique. C'est une technique yogique qui prendra le relais.

4. L'essor de la sophroIogie

Dans les années 1970, la sophrologie prend son essor. En décembre 1971, le centre de sophrologie de Paris est créé. L'année suivante, au Congrès mondial de sophrologie, la sophrologie est définie comme étant un "yoga occidental". En 1982, le Dr Caycedo inaugure à Bogota la première "Faculté de sophrologie". Enfin, en 1983, une Fédération européenne de sophrologie voit le jour.

La sophrologie connaît une expansion étonnante. Il ne fait aucun doute que ce mouvement continuera à progresser dans les années à venir. Mais nous apprenons maintenant que la sophrologie traverse une grave crise...

5. La sophrologie menacée

En effet, la sophrologie connaît une période difficile. La sophrologie est l'objet de toutes les convoitises et des "apprentis-sorciers", avides de profit, sont apparus ici et là sur le marché fort encombré des médecines parallèles.

Des hommes ou des femmes ayant une connaissance plus ou moins grande de la technique sophronique se mettent à offrir des "cocktails" de "thérapies libératrices", telles que la sophrologie, la parapsychologie, le mysticisme, l'orientalisme et aussi la voyance ou la médiumnité! Ces nouveaux "marchands de bonheur" prolifèrent un peu partout et la guerre est déclarée entre les néo-sophrologues et les sophrologues orthodoxes.

La sophrologie représente en effet un marché juteux. Le nombre de gens déçus par la vie augmente chaque jour. C'est alors que les néo-sophrologues proposent à coup de promesses publicitaires alléchantes et mensongères, une "formation complète" en l'espace d'un week-end ou bien un enseignement sur cassette vidéo ou par correspondance!

C'est la raison pour laquelle les sophrologues "orthodoxes" se sont regroupés en "associations de sophrologie caycédienne".

La dérive de la sophrologie était prévisible. Se situant aux confins du Nouvel Age (hypnose, training autogène, yoga) et de la médecine traditionnelle (notamment la psychiatrie et la médecine psychosomatique), la sophrologie n'a aucun point de repère solide. Basée avant tout sur l'expérience subjective de la personne et ne disposant d'aucun moyen d'évaluation objectif, la sophrologie était condamnée à des écarts de doctrine, de langage ou de pratique. La preuve nous en est donnée par le Dr Abrezol lui-même, affirmant sur les ondes de la Radio suisse romande qu'on pouvait atteindre les "états supérieurs de la conscience spirituelle" par le moyen d'un "type particulier d'orgasme rare"...

Les origines de la sophrologie

La sophrologie a aussi d'autres origines, plus lointaines. Tout comme les courants ésotériques, la sophrologie récupère l'histoire, ses religions et ses traditions. Le Dr Caycedo et ses élèves ne sont pas des usurpateurs en matière de doctrine, ils ont clairement exprimé les origines de la sophrologie qui sont d'essence orientale et occulte.

La sophrologie est le fruit d'une longue évolution reliée à la tradition ésotérique, d'une part, et à l'attrait des religions orientales, d'autre part, la gerbe étant liée par une violente réaction contre notre société industrielle et technocrate. La sophrologie puise son origine dans les diverses religions ou philosophies évoquées ci-après :

1. Le mesmérisme

Fritz-Anton Mesmer (1734-1815). Médecin d'origine autrichienne, il critique très tôt la médecine "officielle" qu'il estime être en retard sur les autres sciences. Il développe alors sa théorie du "fluide universel". Selon lui, une mauvaise répartition de fluide à l'intérieur du corps humain serait la cause de toutes les maladies. Une guérison passerait donc par un rééquilibrage du fluide. Après avoir utilisé l'aimant, Mesmer utilise ses mains pour transmettre le "fluide guérisseur" à ses malades. Ses théories et ses pratiques ont valu à Mesmer de très sérieux ennuis. Il est obligé de quitter l'Autriche et trouve refuge en France; puis il s'installe à Frauenfeld (Suisse) où il continue ses recherches. Il meurt en 1815.

Ses travaux sont repris à Manchester par le Dr J. Braid. Il tenta d'expliquer le "magnétisme animal" par une nouvelle hypothèse de type neurophysiologique. Puis H. Bernheim, professeur à la Faculté de médecine de Nancy s'écarte de Braid, et insiste sur le fait que l'hypnose ne peut s'expliquer que sur un plan purement psychologique. Face à la tendance "psychologique" de l'"Ecole de Nancy", le neurologue Charcot, fondateur de "l'Ecole de la Salpêtrière" développa l'aspect somatique de l'hypnose. Freud suivit les cours de J.-M. Charcot en 1885-1886, y étudiant hystéries, transes, spasmes, catalepsies, etc. Le mesmérisme a posé les premiers fondements de l'hypnose, puis de la psychanalyse et de la sophrologie.

2. La psychanalyse

Notre objectif est de montrer le lien qui existe entre l'hypnose, la psychanalyse et la sophrologie. S. Freud était spécialiste des maladies nerveuses. Très tôt, son attention fut attirée par les cas de psychopathologie. Il assiste à des guérisons sous hypnose.

La sophrologie est, dans un certain sens, l'héritière de la psychanalyse, notamment en ce qui concerne l'état de rêve. Il y a une certaine similitude entre l'"état de rêve" de Freud et celui de "sophroliminal" de Caycedo, le point commun étant l'hypnose, ou plutôt l'auto-hypnose.

3. L'hindouisme

L'hindouisme est l'une des religions de l'Inde. C'est en fait un véritable amalgame de différents courants de pensée. Extrêmement ancien, l'hindouisme est le résultat d'une très lente évolution du "brahmanisme ancien". Issu du védisme et du brahmanisme, l'hindouisme a repris de nombreux textes sacrés comme les Veda, les Brahmana et les Upanishad.

Il ne faut pas ignorer que le but de tout hindouiste est d'être délivré du cycle karmique des renaissances et de se fondre dans l'Absolu" cosmique universel. Divers moyens, qui sont en fait des techniques, sont employés. La concentration, la méditation, la contemplation ou l'action. Mais ce n'est pas tout: l'hindouiste pense acquérir des "pouvoirs" : yantras, mantras (formules magiques) par le prânâyama (respiration rythmée).

D'autres techniques permettent d'atteindre les états supérieurs: ce sont les divers types de yoga. Contrairement à ce que certains pensent, le yoga n'est pas seulement une simple relaxation, mais il vise à créer les conditions d'un "surhomme", d'un homme para-normal. Le yoga est donc une philosophie au plein sens du terme. Sous l'influence de gourous hindous, le yoga s'est occidentalisé.

Nous retrouvons dans la sophrologie, à des degrés divers, les techniques et pratiques de l'hindouisme et du yoga, ce qu'affirme nettement le Dr Humbert: "Il est impossible de saisir l'essence de la sophronisation si cette facette empruntée à la culture hindouiste n'est pas nettement assimilée, quitte à susciter un certain goût pour une étude plus approfondie".

4. Le bouddhisme

Le bouddhisme a pour fondateur Bouddha (560-480 av. J.-C.). Il considérait la vie comme une souffrance et celle-ci comme le résultat des passions intérieures. Le renoncement est le moyen le plus sûr pour vaincre ces passions et conduire le fidèle à la libération, à la sagesse, sinon au nirvâna, au néant.

Il existe plusieurs types de bouddhisme, notamment la secte Zen, qui est une forme tardive du bouddhisme ayant trouvé sa forme définitive au Japon.

Le Zen est une école de méditation. C'est aussi un mode de vie et une méthode de recherche de la sagesse, de la maîtrise de soi et du développement de la puissance de concentration. Les disciples du Zen mènent une vie simple qui doit les mener à l'illumination. Notons au passage que la sophrologie s'inspire aussi du Tantrisme. La magie très sophistiquée des moines tibétains a fortement impressionné le Dr Caycedo.

5. Le Taoïsme

Le Taoïsme est l'une des religions de la Chine. A l'origine de toutes choses se trouve le Tao, c'est-à-dire la "Voie", duquel découlent deux principes fondamentaux mais contraires: le yin (le féminin) et le yang (le masculin). Le Tao régit et régularise ces deux principes opposés.

Ce que la sophrologie a récupéré du Taoïsme, c'est le fameux principe du yin et du yang et aussi le "voyage à travers les sept vallées du Tao". Le sophrologue, lorsqu'il se trouve dans un état critique, pratique la "thanatothérapie", c'est-à-dire qu'il se prépare à mourir avec "aussi peu de craintes que possible".

6. Le rejet de la société occidentale

Le livre du Dr R. Abrezol intitulé Sophrologie et EvoIution, demain l'homme est tout d'abord un violent réquisitoire contre notre société. Tout y passe: les sciences, l'industrialisation, l'armée, la médecine conventionnelle, la pollution, l'urbanisation, les institutions, etc. Bref, une condamnation explicite de notre société. Le docteur Abrezol est né en 1931 à Lausanne (Suisse). Il entreprend des études médicales à Lausanne, puis à Genève où il passe le diplôme fédéral de médecine dentaire. Il obtiendra en 1957 le doctorat à la Faculté de médecine à Lausanne. A ce titre, il en ajoutera d'autres: formation en psychologie analytique, diplôme de médecine chinoise, etc.

C'est à partir de 1963