LE TABERNACLE
CHAPITRE I: PLAN GÉNÉRAL ET MATÉRIAUX
CHAPITRE II: LE TABERNACLE LUI-MEME (ais; tapis; voiles)
CHAPITRE III: LE PARVIS (porte; autel d'airain; cuve)
CHAPITRE IV: LES VETEMENTS DU SOUVERAIN SACRIFICATEUR
CHAPITRE V: LE LIEU SAINT (table; chandelier; autel d'or)
CHAPITRE VI: LE LIEU TRES SAINT (l'arche)
CHAPITRE VII: L'ACCES DU SANCTUAIREINTRODUCTION
Dans la Genèse, nous voyons Dieu appeler des hommes individuellement, tel Abraham, à quitter le milieu où ils sont, pour devenir voyageurs et étrangers, dans l'attente d'une «meilleure patrie». Ainsi est le croyant aujourd'hui, appelé par le Seigneur Jésus hors du monde, devenu «voyageur», en route vers le ciel.
Mais dans l'Exode Dieu nous montre qu'il n'appelle pas seulement les hommes individuellement, mais qu'il veut avoir un peuple sur la terre. Ce peuple, il l'a d'abord délivré de la puissance de l'ennemi (Pharaon), racheté du jugement par le sang de l'Agneau (Pâque: Ex. 12) et séparé du monde (Égypte) par la Mer Rouge, en l'amenant dans le désert. (baptême d'eau)Et là, dans le désert, Dieu se révèle comme Celui qui veut habiter au milieu de son peuple (Ex. 15.2; 25.8; 29.45-16).
De même aujourd'hui, Dieu habite au milieu de ses rachetés qui forment un tout: la maison de Dieu composée de pierres vivantes, telle que nous la voyons dans I Pierre 2; l'habitation de Dieu par l'Esprit, telle que la présente Éphésiens 2.19 à 22.Nous trouvons dans la Parole sept «demeures» successives de Dieu sur la terre:
a) le tabernacle (Ex. 40.34-35), (Nuée, Gloire de Dieu).
b) le temple de Salomon (2 Chron. 5.13-14) (Nuée).
c) Christ (Jean 2.21; 2 Cor. 5.19).
d) l'Église.
e) le temple d'Ézéchiel en rapport avec la terre millénaire (Ez. 43.2-7).
f) la nouvelle Jérusalem (Apoc. 21.22).
g) la nouvelle terre (Apoc. 21.3).Les enseignements relatifs au tabernacle se trouvent dans les chapitres 25-40 de l'Exode. Rien n'était laissé au bon plaisir du peuple ou de Moïse: tout devait être «selon le modèle» montré par Dieu (25.9). De même dans l'Église.
Du chapitre 25 au chapitre 31, nous avons les instructions de l'Éternel à Moïse. Elles comprennent:Chapitres 25 à 27: le tabernacle et ses objets principaux à l'exception de l'autel d'or et de la cuve d'airain;Mais entre temps vient la triste circonstance du veau d'or, chapitres 32 à 34. Il fallait que le peuple apprenne à connaître son coeur et réalise qu'il ne méritait que le jugement. Alors les affections pour l'Éternel de ceux qui le recherchaient sont mises en exercice et les amènent à sortir vers la tente d'assignation (33.7). Enfin Moïse, alors que son visage rayonnait (34.29-35) peut révéler au peuple les instructions divines concernant Sa demeure au milieu d'eux. Grand enseignement pour nous: c'est dans la mesure où les coeurs des croyants reconnaissant leur incapacité personnelle seront attachés à la personne du Seigneur et disposés à «sortir du camp» vers Lui, qu'ils saisiront les pensées de Dieu relatives à sa demeure au milieu de son peuple (voir aussi Ézéchiel 43.10-11).
Chapitres 28 à 29: les sacrificateurs, leurs vêtements et leur consécration.
Chapitre 30: l'autel d'or, l'argent de la rançon, la cuve d'airain et les aromates.
Du chapitre 35 au chapitre 40, nous avons la construction du tabernacle.Nous retiendrons trois pensées principales dans les enseignements que nous donne le tabernacle:
a) la maison de Dieu, le lieu où IL demeure sur la terre correspondant aujourd'hui à l'église ou assemblée. Vu la manifestation de Dieu en Christ, c'est-à-dire la révélation de Dieu à l'homme (Jean 1). c) l'accès du sanctuaire, c'est-à-dire le chemin que Dieu a ouvert à l'homme vers lui.CHAPITRE I:
PLAN GÉNÉRAL ET MATÉRIAUXDimensions principales:
NOTES: La coudée est une mesure de longueur qui a varié de 46 cm. à 72 cm., selon les époques.
Parvis: 100 coudées sur 50 (Ex. 27:9-12). Porte: 20 coudées.
Tabernacle lui-même:
30 coudées de long sur 10 coudées de large et 10 coudées de haut (Ex. 26.15-25).
Lieu Saint: 10 coudées de large, 20 coudées de long, 10 coudées de haut. (Le voile faisait séparation entre le Lieu Saint et le Lieu très Saint était placé sous les agrafes (Ex. 26; 33.6).
Lieu très Saint: 10x10x10: cubique (= la perfection, quand l'infini se donne à connaître dans le «fini»); confirmé par Apoc. 21.16.
Six objets principaux se trouvaient dans le tabernacle, dans l'ordre suivant depuis l'entrée (Est): DANS LE PARVIS: l'autel d'airain, la cuve d'airain.
DANS LE LIEU SAINT: (à droite): la table des propositions.
(au fond): l'autel d'or.
(à gauche): le chandelier.
DANS LE LIEU TRES SAINT: l'arche.Matériaux: (Ex. 25.3-7; 35 4 à 36)
QUATRE GROUPES:
a) (Exode 25.3); Représente Dieu. Matériel utilisé:
Or (le métal le plus précieux mentionné dans la Bible): ce qui est divin, la nature divine («or pur»); la justice inchangeable de Dieu («or»).
Argent: la rédemption, le rachat (ex. 30.16).
Airain: la justice de Dieu en jugement (Apoc. 1.15 Nomb. 16.36-40).b) (Exode 25.4-5): Représente le Christ. Matériel utilisé:
Bleu: Celui qui est descendu du ciel; Fils de Dieu: Évangile de Jean.
Écarlate: Sang; souffrance; gloire terrestre du Messie en rapport avec Israël (confirmé par Nomb. 4.8): Matthieu 27.28.
Pourpre: Le Fils de l'homme qui au-delà de la souffrance reçoit la gloire universelle (Nomb. 4.13): Marc 15.17; 16.19.
Coton: (fin lin) L'Homme parfait (Apoc. 19.8), juste envers Dieu et envers l'homme, dans son service et dans sa marche.
Poil de chèvre: Séparation pour Dieu (vêtement des prophètes: Zacharie 13.4; Matt. 3.4).
Peaux de béliers teintes en rouge: Dévouement jusqu'à la mort (le bélier était l'offrande de consécration, Ex. 29.15 à 35).
Peaux de moutons: (gris; sans attrait; rien pour attirer les regards; type de Christ) Vigilance résistant à toute tentation. Humilité (couverture extérieure: Es. 53.2).
Bois de sittim: (acacia imsutrescible) Humanité de Jésus.c) (Exode 25.6): Représente Saint-Esprit. Matériel utilisé:
Huile: Lumière. Aromates pour l'onction.
Encens: Perfections de Christ présentées à Dieu par le Saint-Esprit (Phil. 3.3).d) (Exode 25.7): Les rachetés (objets de la sacrificature).
Pierres d'onyx: Sur Ses épaules.
Pierres à enchâsser: Sur Son coeur; unité dans la diversité (sous un autre angle, ces pierres nous parlent aussi des perfections du Seigneur Jésus).Offrande du peuple:
L'Éternel demanda au peuple d'apporter pour Lui (Ex. 25.2) une offrande prise sur ce qui était à eux (Ex. 35.5). Tous pouvaient apporter l'offrande, car tous avaient reçu des Égyptiens à leur sortie d'Égypte diverses richesses (Exode 11, 2 à 3; 12.35-36), mais personne n'était obligé d'apporter. Seuls ceux qui avaient un «esprit libéral» le faisaient, selon que leur coeur les y portait (Ex. 35.2); 36.2). Chacun donnait selon ses moyens: l'un de l'or, l'autre de l'argent, l'autre des tissus, un autre du poil de chèvre; les princes offraient des pierres précieuses; mais tous avaient pour but d'apporter quelque chose à la maison de Dieu.
D'autre part, des hommes et des femmes eurent le désir non seulement d'apporter, mais de «s'approcher de l'oeuvre pour la faire» (Ex. 36.2), là aussi portés par leur coeur.
Par exemple, il nous est dit au chapitre 35, verset 25, que «toute femme intelligente fila de sa main» du bleu, de la pourpre, de l'écarlate et du fin coton. Celles-ci n'avaient pas seulement apporté quelque chose pour la maison de Dieu, mais collaboraient à l'oeuvre. Mais elles le faisaient dans leur sphère, (hors du tabernacle) probablement dans leur tente, ou à l'entrée de celle-ci. Le fil qu'elles procuraient ainsi au sanctuaire avait une grande importance, car si le fil n'était pas solide, était mal préparé, peu importe le talent des «hommes intelligents» (Ex. 36.8), les tapis et les voiles du tabernacle n'auraient pas été parfaits. Chaque chrétienne, jeune ou âgée, peut, dans sa sphère (classe sociale), «filer» les diverses couleurs qui nous parlent toutes des gloires variées du Seigneur Jésus: dans leurs conversations, dans leur attitude, dans l'influence qu'elles exercent, placer quelque chose de Christ, de ses perfections et de ses gloires. Marie de Béthanie en était si pénétrée que lorsqu'elle eut oint la tête et les pieds du Sauveur, «toute la maison» fut remplie de l'odeur du parfum.Puis d'autres femmes habiles «que leur coeur y portât», filèrent du poil de chèvre. Si la séparation pratique dont nous parle le poil de chèvre, n'est pas réalisée dans la maison, dans la famille, dans les habitudes, la tenue, les lieux que l'on fréquente, l'éducation des enfants, comment pourrait-elle ensuite être réalisée dans la maison de Dieu?
Les dons les plus éminents dans une assemblée ne pourront pas apporter la bénédiction que Dieu voudrait donner si les soeurs, dans la dépendance du Seigneur, n'ont pas «filé» et le bleu et la pourpre et l'écarlate et le fin coton et le poil de chèvre.
On peut ainsi distinguer quatre classes de personnes dans le peuple: a) Ceux qui n'apportaient rien parce qu'ils étaient trop égoïstes ou bien parce qu'ils l'avaient apporté pour le veau d'or! (Ex. 32.2-3).
b) Ceux qui apportaient leur offrande.
c) Ceux qui travaillaient à l'oeuvre de la construction du tabernacle.
d) Ceux qui par suite d'un appel spécial de Dieu étaient particulièrement doués pour la construction de la maison (confirmé avec les dons de l'Esprit pour l'assemblée selon I Corinthiens 12, etc.).Tous ceux qui collaboraient ainsi à l'oeuvre de la construction de la maison de Dieu le faisaient par affection pour lui. Si nous aimons le Seigneur Jésus, nous aurons à coeur de ne pas vivre seulement de l'assemblée (quelque précieux que cela soit), mais aussi pour l'assemblée, apportant chacun selon ce qu'il a reçu, sa contribution pour le bien de l'ensemble, dans la dépendance et selon les instructions divines.
Il vient un temps où l'on ne peut plus apporter ni servir (Ex. 36.6). Ne laissons pas passer notre jeunesse sans avoir à coeur de collaborer à l'oeuvre de la maison de Dieu selon que le Seigneur nous en fera la grâce.
CHAPITRE II: LE TABERNACLE LUI-MEME (Exode 26)
Pour pouvoir être porté à travers les nombreuses étapes du désert, le tabernacle était démontable en diverses parties; il n'en formait pas moins un tout. A chaque départ les Lévites démontaient le tabernacle et le transportaient, une partie sur leurs épaules, une partie sur des chariots. Dans chaque nouveau lieu de campement, on commençait par dresser le tabernacle, puis le peuple campait tout autour (Nomb. 1 à 4).
La maison même du tabernacle était composée des aies, des tapis et des voiles. Elle est, d'une part, un type de Christ; d'autre part, un type des rachetés formant ensemble la maison de Dieu, l'assemblée.
1. -- Les Ais: (ou planches)
DIMENSIONS: 1 et une demie coudée de large sur 10 de haut. 20 ais au Nord, 20 ais au Sud, 8 à l'ouest: total 48.Chaque ais représentait donc une planche large et longue, qui devait provenir d'un arbre de grande taille. Il avait fallu couper l'arbre et façonner la planche avant de l'apporter au tabernacle. Tel le racheté qui a été tiré de ce monde et formé par Dieu pour devenir partie intégrante de Sa maison (confirmé par 1 Rois 6.7).
Mais une planche, si large et si grande soit-elle, ne peut pas se tenir debout toute seule (chapitre 26.15). C'est pourquoi deux tenons à la base de chaque ais pénétraient profondément dans deux bases d'argent. Celles-ci représentent la rédemption (chapitres 30.11-16; 38.25-27), la justification par la foi, telle qu'elle nous est présentée dans Romains 3 à 5. Les deux bases font penser aux deux vérités fondamentales: la justice et l'amour de Dieu, auxquels l'oeuvre de Christ a parfaitement répondu. Parce que Christ a pris sur Lui nos péchés et a été fait péché pour nous, supportant à notre place le jugement, Dieu est juste en pardonnant au pécheur, c'est-à-dire «juste et justifiant celui qui est de la foi de Jésus» (Rom. 3.26). Ainsi son amour qui voulait pardonner est intimement lié à sa justice. Dieu ne peut que pardonner les péchés de celui qui par la foi se place sous le sang de Jésus: c'est justice de sa part envers Christ.
Ainsi, tel un ais dressé debout dans le sable du désert, bien affermi sur sa base, le croyant racheté est tenu debout et son salut est bien assuré.
«C'est par la foi que vous êtes debout», nous dit 2 Corinthiens 1.24. Ce n'est, en effet, ni par notre énergie ni par notre connaissance, mais uniquement par la foi dans l'oeuvre accomplie du Seigneur Jésus que nous pouvons être debout. Aussi, «que celui qui croit être debout prenne garde qu'il ne tombe» (1 Cor. 10.12). Il y en a qui peuvent paraître être debout: élevés dans un milieu chrétien, ils ont acquis à l'école du dimanche ou dans des réunions une assez large connaissance intellectuelle des choses de Dieu; mais s'ils n'ont jamais trouvé le Seigneur pour eux-mêmes, si «la parole n'a pas été mêlée dans leurs coeurs avec de la foi», ils paraissent être debout, mais tomberont certainement. Cet avertissement s'adresse aussi aux vrais enfants de Dieu quant à leur marche pratique: ne pensons jamais, lorsque nous voyons un frère qui est tombé, que cela ne nous arrivera pas (Gal. 6.1), mais mettons notre confiance dans la grâce et la puissance du Seigneur, selon qu'il est écrit: «Le Seigneur est puissant pour le tenir debout» (Rom. 14.4).
Mais un ais, même bien assuré sur sa base, serait facilement renversé par le vent du désert s'il restait seul; c'est pourquoi les ais devaient être unis les uns aux autres. Leçon pour nous à tout âge de ne pas vouloir rester seul comme croyant, mais de rechercher la communion des enfants de Dieu. Ceci est particulièrement important lorsqu'un jeune, pour des études, un apprentissage ou d'autres circonstances, quitte le foyer paternel et va dans une ville ou un pays étranger.
«L'amitié du monde est inimitié contre Dieu» (Jacques 4.4). prenons garde de ne pas chercher des amis dans le monde, mais, au contraire, soyons reconnaissants des amis croyants que Dieu place sur notre chemin, avec lesquels nous pouvons avoir une part commune, regardant ensemble vers un même but. Etre en aide l'un à l'autre dans le chemin de la foi, prier ensemble, se faire part des merveilles découvertes dans la parole de Dieu et des expériences que le Seigneur nous amène à faire de son amour, voilà quelques-unes des joies de l'amitié chrétienne.
Mais il y a plus encore. Ce ne sont pas seulement quelques ais qui devaient être groupés, mais tous devaient être bien unis ensemble et tenus par cinq «traverses» (Ex. 26.26-28).
On peut voir dans ces traverses trois significations:
a) La traverse centrale, qui courait au milieu des ais dans toute leur longueur, pourrait faire penser au Saint-Esprit qui, selon 1 Corinthiens 12.13, unit les rachetés en un seul corps (mais il faut se rappeler que la vérité du corps n'était pas révélée dans l'Ancien Testament).
b) Ces traverses sont aussi un type du ministère par l'Esprit selon Éphésiens 4.11-14, dont le but est entre autres «l'édification du corps de Christ jusqu'à ce que nous parvenions à l'unité de la foi... afin que nous soyons plus de petits enfants ballottés...» On peut aussi les rapprocher de Actes 2.42.
c) Dans un sens moral enfin, les traverses rappellent Éphésiens 4.1-3, ou l'humilité, la douceur, longanimité (grande patience), le support et l'amour sont indispensables pour que pratiquement les croyants restent unis ensemble.Les ais debout, fixés à leurs bases d'argent et unis par des traverses étaient recouverts d'or; les rachetés du Seigneur sont nés de nouveau, sont devenus «participants de la nature divine» (2 Pierre 1.4) et lorsqu'ils sont considérés dans le sanctuaire,comme les ais, on ne voit plus que l'or qui les recouvre (sang précieux de Christ). C'est ainsi qu'ils forment, telles les «pierres vivantes» aujourd'hui, la maison de Dieu (1 Pierre 2).
2. -- Le voile: (Exode 26.31-35)
Selon Hébreux 10.20, le voile séparant le lieu saint du lieu très saint représente Christ venu en chair. Il était fait de bleu (caractère de Celui qui est venu du ciel), de pourpre (Celui qui ayant souffert recevra la domination universelle), d'écarlate (couleur du sang rappelant ses souffrances, mais aussi sa gloire comme Messie sur Israël) et de fin coton (humanité et conduite parfaite de Jésus) caractères du Seigneur Jésus que nous présentent d'une façon particulière les quatre Évangiles (quatre piliers), mais aussi toutes les pages de la parole.
Plusieurs n'ont pas discerné la gloire de la Parole faite chair. En effet, le voile cachait l'arche, mais ce voile a été déchiré du haut en bas à la croix. D'autre part, l'apôtre Jean rappelle ceux qui, avec lui, «virent Sa gloire, une gloire comme d'un Fils unique de la part du Père, pleine de grâce et de vérité» (Jean 1.14).
Sur le voile étaient brodés des chérubins montrant que le Seigneur discerne tout, prend connaissance de tout et juge de tout (Voir Apoc. 1 à 3). Les chérubins, rappelant dans un sens ceux d'Éden, montraient que l'accès du sanctuaire était fermé. Mais aujourd'hui, le voile ayant été déchiré, Jésus nous a ouvert l'accès de la présence même de Dieu (Luc23.45; Héb. 10.19-22).3. -- Les tapis, la tente et les couvertures:
a) Les tapis: (Ex. 26.1-6).
Dix tapis de 4 coudées sur 28 forment un ensemble de 40 coudées sur 28. Ces tapis sont faits des mêmes fils que le voile, mais alors que pour le voile le bleu vient d'abord, pour les tapis le fin coton est mentionné en premier. En effet, si les tapis représentent Christ (selon la pensée que le tabernacle nous parle de Dieu manifesté en Christ), ils représentent aussi les croyants tels qu'ils sont vus en Christ, «rendus agréables dans le Bien-aimé». Or, lorsqu'il s'agit des croyants, c'est avant tout la justice pratique dans leur marche qui doit les marquer, alors que pour Christ c'était en première ligne son caractère céleste qui était mis en évidence.
Les enfant de Dieu tels qu'ils sont vus dans le sanctuaire, comme nous les présente l'épître aux Éphésiens, et aussi celle aux Colossiens, portent les caractères de Christ.
Les tapis étant bien unis ensemble par des ganses de bleu et des agrafes d'or: les liens qui unissent les rachetés aujourd'hui sont divins et célestes; les croyants ne se groupent pas parce que cela leur convient de le faire, ou parce qu'ils se mettent d'accord sur certains points pour se réunir, mais c'est Dieu qui les a unis indissolublement ensemble. En se réunissant péniblement autour du Seigneur Jésus, ils rendent témoignage à ce que Dieu a fait, ou, comme on l'a dit, ils expriment de fait ce qui existe déjà pour la foi. Dans un temps de ruine comme maintenant, un tel rassemblement doit se confirmer à 2 Timothée 2.19,22, pour être selon la pensée du Seigneur.
Dans la pratique, il importe que les croyants manifestent quelle est leur position dans le sanctuaire, reproduisent les caractères de Christ (fin coton, bleu; pourpre et écarlate: si nous souffrons avec Lui, nous régnerons aussi avec lui») et montrent la réalité du fait que Dieu les a unis ensemble.
Si l'ennemi a réussi à disperser et diviser les chrétiens quant à leur témoignage pratique sur la terre, il n'en reste pas moins qu'en Christ et pour Dieu, ils sont un, comme l'ensemble des tapis joints l'un à l'autre par les agrafes formait «un seul tabernacle» (Chapitre 26.6).b) La tente: (versets 7 à 13).
«Par-dessus le tabernacle» une tente de poil de chèvre faisait protection contre toute influence ou souillure extérieure.
Onze tapis de 4 sur 30 coudées formaient un ensemble de 44 sur 30 coudées, qui dépassait donc les premiers tapis.
Le poil de chèvre parle de la séparation pour Dieu. (vêtements des prophètes), non par la sévérité envers les pécheurs, mais la séparation d'avec les pécheurs dans la sévérité envers soi-même, qui peut s'allier avec l'affabilité et la débonnaireté les plus parfaites, telles qu'elles ont été vues en Christ.
Il ne peut y avoir réalisation des caractères de Christ (tapis) sans séparation du monde. Les femmes avaient filé le poil de chèvre (chapitre 35.26): chaque croyant, même le plus humble, est appelé à réaliser pratiquement cette séparation du monde dans sa vie de tous les jours, dans sa maison, dans son travail, dans son comportement. Si chacun là où il est placé, «file» le poil de chèvre, la séparation de la maison de Dieu d'avec le monde sera réalisée, mais si pratiquement il manque des fils, le tissu même de la «tente» ne sera plus une protection contre la souillure extérieure.
Les tapis de la tente étaient joints par des ganses et des agrafes d'airain: unité des croyants dans la séparation et le jugement du mal.c) Couverture de peaux de béliers.
Bélier - offrande de consécration (chapitre 29.19). C'est le dévouement des rachetés au Seigneur, à ses intérêts et à sa maison, produit par la conscience de la consécration complète de Christ à Dieu pour les rachetés, consécration qui a été jusqu'à la mort (teintes en rouge): 2 Cor. 5.15; Éph. 5.2.
La séparation extérieure sans dévouement intérieur, de coeur au Seigneur conduit au légalisme et à la vraie justice.d) Couverture de peaux de taissons.
C'était la couverture extérieure, la seule chose que l'on voyait du tabernacle, avec le voile servant d'entrée au lieu saint. Pour voir les tapis et leurs broderies, l'or des ais et les divers objets du lieu saint et du lieu très saint, il fallait pénétrer dans le sanctuaire. De l'extérieur on voyait seulement cette couverture de peaux de taissons. Tel Christ dans ce monde: pour découvrir ses gloires variées, il fallait la foi qui discernait en Lui le Fils de Dieu; mais pour les autres «il n'y avait point d'apparence en lui pour le faire désirer» (Es. 53.2).
Ces peaux de taissons nous parlent aussi de la vigilance indispensable pour éviter les pièges et déjouer les attaques de l'ennemi. Sans vigilance dans la marche pratique, on se laisse entraîner par des amis ou des circonstances à des situations où, sauf intervention particulière du Seigneur, on ne peut que le déshonorer (1 Cor. 15.33-34; Prov. 4.20-27).
Les quatre choses sont intimement liés: pour !reproduire dans nos vies les caractères de Christ, il est indispensable que les enfants de Dieu réalisent la séparation du monde et du mal, le dévouement à Christ et la vigilance. Si dans la dépendance du Seigneur on a à coeur de Le servir avec amour!, on sera gardé de bien des pièges, on comprendra mieux la nécessité de la séparation du monde et l'on veillera à ce qui pourrait ternir le témoignage et entraver l'oeuvre du Seigneur.CHAPITRE III LE PARVIS
En principe, le parvis avec son enceinte nous parle du témoignage extérieur et public que doivent rendre ceux qui composent la maison de Dieu, par opposition au tabernacle lui-même, qui nous présente le sanctuaire et ce que l'on y contemple. Le sanctuaire était fondé sur des bases d'argent (à l'exception des piliers du voile de l'entrée placés sur des bases d'airain, visibles de l'extérieur), tandis que les piliers du parvis reposaient tous sur des bases d'airain.
1. -- Pieux et tentures: (chapitre 27.9-19)
DIMENSIONS: 100 coudées de long sur 50 coudées de large; 56 piliers supportant 280 coudées de tentures; la porte à l'Est soutenue par 4 piliers était large de 20 coudées.A noter que la longueur des tentures est égale à celle des tapis du tabernacle mis bout à bout: le témoignage extérieur ne doit pas dépasser la vie intérieure dans le sanctuaire. La hauteur des tentures étant de 5 coudées,il était impossible depuis l'extérieur de voir ce qui se passait à l'intérieur du parvis. On apercevait seulement les peaux de taissons du tabernacle et la fumée qui montait de l'autel d'airain.
Cette enceinte blanche (fin coton) soutenue par ses piliers d'airain, reposant sur des bases d'airain, nous parle en particulier de:
a) Le fait que la maison de Dieu et son parvis doivent être nettement séparés de toute l'ambiance extérieure. La blancheur des tentures montre qu'il ne devait entrer dans cette enceinte aucune chose souillée (confirmé par la nouvelle Jérusalem dans Apoc. 21.27).b) La vie pure et sans tache de Christ dans ce monde (coton), qui dans sa marche a répondu pleinement à tout ce que la justice de Dieu exigeait (airain).
c) Le témoignage public extérieur de justice pratique (coton, confirmé par Apoc. 19.8) des croyants, fondés sur le jugement d'eux-mêmes et disposés, s'il le faut, à souffrir pour accomplir la volonté de Dieu (airain), et unis en un tout par la rédemption (baguettes d'attache en argent; Ex. 38.25.31; Jean 11.52).
En effet, il ne convient pas aux rachetés de faire les orgueilleux devant le monde de l'assurance de leur salut (bases d'argent) ou des bénédictions diverses qui sont leurs, tels que vus en Christ; c'est leur marche qui doit parler; le jugement d'eux-mêmes leur est indispensable pour rester debout; l'amour qui les unit comme rachetés du Seigneur est leur témoignage pratique devant le monde: «A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples si vous avez de l'amour entre vous»; «.. qu'eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé» (Jean 13.35; 17.21).
2. -- La porte: (chapitre 27.16)
DIMENSIONS: 20 coudées de large sur 5 de haut = 100 coudées au carré, soit la même surface que les voiles d'entrée dans le sanctuaire; ceux-ci avaient 10 sur 10 coudées = 100 coudées au carré.La porte du tabernacle était donc large. Elle portait les mêmes couleurs que les voiles du tabernacle et nous parle de Christ en grâce, ouvrant largement ses bras pour accueillir «quiconque» veut entrer. Christ est la porte (Jean 10.7). Aucun chérubin ne barrait l'accès du parvis comme à l'entrée du jardin d'Éden (Gen. 3.24).
Une seule condition existait cependant pour qu'un Israélite puisse entrer par cette porte: il fallait qu'il apporte un sacrifice. Ceci nous amène à:
3. -- L'autel d'airain (chapitre 27.1-8)Le premier objet rencontré à l'entrée du parvis. DIMENSIONS: 5 sur 5 sur 3 coudées, donc carré, symbole rappelant la portée universelle du sacrifice de la croix (4 vents, 4 points cardinaux, etc.). L'autel est un type de Christ (bois de sittim), mais de Christ rencontrant le jugement de Dieu sur le péché (airain) (voyez aussi Nomb. 16.36-40).
Le but essentiel de l'autel était d'être le lieu où l'on offrait les sacrifices et répandait le sang qui seul «fait propitiation pour l'âme» (Lév. 17.11; voyez aussi Héb. 9.22: «sans effusion de sang il n'y a pas de rémission»). L'autel nous parle de Christ; les sacrifices nous parlent de Christ; le sacrificateur nous parle de Christ.
L'ensemble de ce qui se passait à l'autel nous présente la croix.Deux vérités fondamentales se dégagent de l'autel d'airain et des sacrifices qui y étaient offerts:
a) La nécessité du sang pour ôter le péché. Cette vérité est mise en évidence de la Genèse à l'Apocalypse: «Les gages du péché, c'est la mort» (Rom. 6.23); le sang répandu nous parle de la mort ou du coupable ou d'une victime offerte à sa place. Il n'y a pas d'autre moyen pour ôter le péché devant Dieu.b) La doctrine essentielle de la substitution: selon la pensée de Dieu une victime sans défaut peut être offerte en propitiation à la place du coupable. Tel le bélier offert à la place d'Isaac, Genèse 22; ou l'agneau de la Pâque en Exode 12, qui meurt à la place du premier-né. «Christ a souffert une fois pour les péchés; le juste pour les injustes» (1 Pierre 3.18); lui «qui n'a pas connu le péché, il l'a fait péché pour nous» (2 Cor. 5.21).
La grille d'airain de l'autel, qui supportait le feu du jugement, nous rappelle aussi Christ qui a passé à travers le feu du jugement de Dieu. Sondé ainsi dans tout son être, il n'a manifesté que ses propres manifestations.
Les sacrifices étaient offerts sur l'autel: holocaustes, offrandes de gâteau, sacrifices de prospérité, sacrifices pour le péché et le délit. Arrêtons-nous un moment au sacrifice pour le péché, tel qu'il est présenté en Lévitique 4.27 à 05. Un Israélite qui, ayant désobéi à l'un des commandements de l'Éternel, «c'est rendu coupable», réalise son péché. C'est le Saint-Esprit qui convainc de péché par le moyen de la Parole. Longtemps un jeune homme peut rester indifférent aux péchés qu'il a commis, comme à son état de péché devant Dieu, mais un moment vient où, dans sa grâce, Dieu intervient par son Esprit pour produire en lui ce sentiment de culpabilité.
Que doit-il faire alors? L'Israélite devait «amener son offrande», une chèvre ou un agneau sans défaut (verset 28,32). Il ne suffirait pas de savoir comment on devait procéder pour que le péché soit pardonné, mais il fallait effectivement amener une offrande: aller chercher dans son troupeau un animal, non pas de défaut, mais sans défaut, et traverser tout le camp en le conduisant jusqu'à la porte du parvis pour l'amener à l'autel. Arrivé là, l'Israélite devait «poser la main sur la tête du sacrifice»: il plaçait aussi sur cette victime innocente et sans défaut le péché dont il s'était rendu coupable. Puis lui-même devait égorger la victime. Il faut venir personnellement à la croix, en reconnaissant son péché, en acceptant qu'il a été porté par la Victime Sainte et sans tache, frappée par le jugement de Dieu à la place du pécheur.Le sacrificateur prenait du sang de la victime, le mettait sur les cornes de l'autel et versait le reste au pied de l'autel; puis il brûlait la graisse et faisait propitiation pour le coupable. Ce sacrificateur nous parle de Christ qui, lui, a tout accompli pour la purification du pécheur. La parole déclare alors formellement à deux reprises: «et il lui sera pardonné» (verset 31 et verset 35). L'Israélite pouvait s'en retourner dans sa tente avec l'assurance du pardon; non pas parce qu'il ressentait quelque chose en lui-même, mais parce qu'il était écrit dans la Parole inspirée «il lui sera pardonné». De même aujourd'hui: l'oeuvre de Christ nous donne la sécurité du salut, mais c'est la Parole de Dieu qui nous en donne la certitude: «Qui croit au Fils à la vie éternelle» (Jean 3.36; voir aussi Héb. 10.10 et 14). Si quelqu'un n'est pas certain de son salut, qu'il prenne sa Bible et que sous le regard de Dieu il relise ce qui est écrit et le croie.
Pour les holocaustes (Lév. 1) l'Israélite qui s'approchait de l'autel devait aussi «poser sa main sur la tête de l'holocauste» (verset 4). Dans ce cas, il ne s'agissait pas d'être pardonné; celui qui apportait l'offrande était déjà pardonné, car il avait dû précédemment apporter un sacrifice pour le péché. Il offrait cet holocauste en signe de reconnaissance et d'adoration. En quelque sorte les mérites de la victime passaient sur l'adorateur et celle-ci était «agréée pour lui». «Il nous a rendus agréables dans le Bien-aimé» (Éph. 1). Dieu voit les siens en Christ; à cause de l'holocauste qui monte «comme une odeur agréable à l'Éternel», celui qui s'approche est agréé devant Lui (Éph. 5.2).
4. -- La cuve d'airain (Ex. 30.17-21; 38.8).
La cuve d'airain, dont les dimensions ne nous sont pas données, était placée entre l'autel d'airain et le tabernacle. Elle ne servait pas à offrir des sacrifices, mais à s'y laver, ce que Aaron et ses fils devaient faire chaque fois qu'ils entraient dans la tente d'assignation ou qu'ils s'approchaient de l'autel pour offrir un sacrifice.
En Jean 13, le Seigneur Jésus lui-même nous a montré la signification de la cuve d'airain. Lors de ce dernier souper avec ses disciples, il se lève de table et se met à laver leurs pieds. Pierre ne le voulait pas, mais Jésus dit: «Si je ne te lave, tu n'as pas de part avec moi». Pierre alors demande que non seulement ses pieds et ses mains soient lavées, mais aussi sa tête. Et Jésus de lui répondre: «Celui qui a tout le corps lavé n'a besoin que de se laver les pieds; mais il est tout net».
Pour celui qui a tout le corps lavé, c'est-à-dire qui a passé par la nouvelle naissance à la conversation, il n'est pas nécessaire de répéter ce qui a été accompli une fois pour toutes (Tite 3.9); mais il arrive trop souvent que le croyant, à cause de la chair qui est encore en lui, ait péché, qu'il ait souillé ses pieds dans le chemin. Il ne s'agit pas alors d'être «converti» de nouveau, mais il faut que les pieds soient lavés. Le Seigneur montre par la Parole en quoi on a manqué; il faut confesser sa faute à Dieu (1 Jean 1.9) et se souvenir que pour ce péché-là, Christ est mort (voyez aussi le type de la génisse rousse dans Nombres 19). Ayant ainsi les pieds lavés, le racheté peut avoir «une part avec le Seigneur»: jouir de la communion avec Lui.
En effet, lorsqu'un croyant a manqué, la communion avec Dieu est interrompue. Il n'y a plus de joie, plus de «goût» pour la Parole. Le salut n'est pas perdu, la vie éternelle est toujours là, mais il y a un nuage. Il faut donc sans retard se tourner vers le Seigneur, lui confesser sa faute, en discerner les causes en se jugeant soi-même, se souvenir de l'efficacité de son sacrifice, et l'on est restauré. Mais souvenons-nous toujours que toutes ressources nous sont données pour ne pas céder au péché, comme l'écrit l'apôtre: «Je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas».Il importe de réaliser chaque jour ce jugement de nous-mêmes et ce lavage des pieds; mais comme les sacrificateurs devaient le faire avant d'entrer dans le sanctuaire, ou avant de s'approcher de l'autel il importe tout particulièrement que nous le fassions «chacun» chez soi, avant le culte et avant de prendre part à la cène, selon l'enseignement de 1 Corinthiens 11.26-32. Dans ces versets, il nous est montré que quiconque mange le pain et boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable à l'égard du corps et du sang du Seigneur. Mais il n'est pas ajouté qu'à cause de la souillure du chemin il faille s'abstenir de la cène; au contraire: «que chacun s'éprouve soi-même et qu'ainsi il mange». Avant d'entrer dans le sanctuaire, se juger soi-même, passer à la cuve d'airain, et ainsi manger. Dans le sentiment profond de la grâce qui, à cause de l'oeuvre de Christ seule nous permet de nous approcher, on participera au mémorial de sa mort, pour répondre à son dernier désir.
Négliger le jugement journalier de nous-mêmes et participer dans son état à la cène, nous expose au jugement du Seigneur: plusieurs à Corinthe étaient faibles, malades ou même dormaient, sans doute physiquement; mais il y a là un enseignement moral aussi, car si nous manquons au jugement de nous-mêmes et prenons la cène avec légèreté (s'en abstenir est peut-être encore plus grave), nous deviendront faibles spirituellement, ou malades (une brebis malade s'éloigne du troupeau!), ou même nous serons gagnés par le sommeil spirituel (voyez Éphésiens 5.14). Si c'est le cas, combien il importe alors de se réveiller, de se «relever d'entre les morts», pour retrouver la lumière de la face de Christ.
La cuve d'airain avait été faite avec les miroirs des femmes qui s'attroupaient à l'entrée de la tente d'assignation (Ex. 38.8). Ceci comporte un double enseignement:
a) Les miroirs nous parlent, selon Jacques 1.24 de la Parole de Dieu, qui met en évidence nos fautes, la souillure de nos pieds.
b) Les femmes qui se rendaient à la tente d'assignation avec ceux qui recherchaient l'Éternel (Ex. 33.7) avaient du coeur pour Lui. Jouissant de sa présence, il leur fut facile d'abandonner avec joie pour le Seigneur ce qui précédemment était objet de vanité.CHAPITRE IV
LES VETEMENTS DU SOUVERAIN SACRIFICATEUR (Exode 28)
Les chapitres 25 à 27 de l'Exode renferment les instructions de l'Éternel à Moïse pour la construction du tabernacle et présentent avant tout les objets qui nous parlent de la manifestation de Dieu en Christ. Au chapitre 30 seulement, se trouvent la cuve d'airain, nécessaire pour que l'homme puisse s'approcher, et l'autel d'or. En effet, avant de pénétrer dans le sanctuaire, les sacrificateurs devaient, à la cuve, se laver les mains et les pieds; puis une partie de leur service envers Dieu consistait précisément à faire fumer l'encens sur l'autel d'or.
Entre ces deux parties des instructions divines, les chapitres 28 et 29 décrivent l'institution de la sacrificature. «Le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l'homme Christ Jésus» (1 Tim. 2; 5). En Christ, Dieu révèle d'abord lui-même à nous: «le Fils unique qui est dans le sein du Père, lui, l'a fait connaître». Puis vient le seul moyen par lequel nous pouvons nous approcher de lui: Christ comme sacrificateur. En son nom, nous adressons au Père nos prières. Par lui, nous offrons sans cesse à Dieu des sacrifices de louanges, «des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus-Christ». Lui-même est «toujours vivant pour intercéder pour ceux qui s'approchent de Dieu par lui» (Héb. 7.25). Avant de présenter l'accès du sanctuaire, il fallait donc faire passer devant nos yeux le souverain sacrificateurs.
Exode 28 décrit les saints vêtements dont Aaron devait se vêtir «pour gloire et pour ornement». Ils nous parlent exclusivement du Seigneur Jésus. En effet, Aaron les a-t-il jamais portés, excepté le jour de sa consécration? (Ex. 29.5). A peine en fonction, Nadab et Abihu (Lév. 10) offrent devant l'Éternel un feu étranger, et sont frappés à mort. «Et l'Éternel parla à Moïse, après la mort des deux fils d'Aaron... Dis à Aaron, ton frère, qu'il n'entre pas en tout temps dans le lieu saint, au-dedans du voile. Lorsqu'une fois par an, Aaron y pénétrait, il serait vêtu, non de ses vêtements glorieux, mais d'une «sainte tunique de lin» (Lév. 16.4). Exode 28 dirige donc nos regards vers un plus grand qu'Aaron, Celui qui seul n'a jamais failli, «le souverain sacrificateur de notre confession, Jésus» (Héb. 3.1). C'est donc à lui seul que nous penserons dans les pages suivantes.
LES VETEMENTS DU SOUVERAIN SACRIFICATEUR
Par-dessus les autres vêtements, le sacrificateur était revêtu d'un éphod, sorte de châle-manteau, aux épaulières duquel étaient fixées deux pierres d'onyx; sur sa poitrine était solidement attaché le pectoral de jugement. Sous l'éphod se trouvait une robe de bleu, ornée à son bord inférieur de grenades et de clochettes. Enfin le vêtement de dessous consistait en une tunique blanche de fin coton. Sur la tête était placé une tiare portant la lame d'or pur.
L'éphod: (Exode 28.5 à 6)
L'éphod était le vêtement sacerdotal par excellence. Comme le voile, il était tissé de bleu, de pourpre, d'écarlate et de fin coton, mais il s'y ajoutait de l'or: «Ils étendirent des lames d'or, et on les coupa par filets pour les brocher parmi le bleu, et parmi la pourpre, et parmi l'écarlate, et parmi le fin coton, en ouvrage d'art» (Ex. 39.3). Merveilleux symbole de la gloire divine du Fils, sur lequel l'épître aux Hébreux attire toujours nos regards. Dans les jours de sa chair (représentée par le rideau du lieu très saint), sa gloire de Fils de Dieu était comme voilée (sauf pour les yeux de la foi): pas d'or broché en filets dans le voile. Mais dans son office de souverain sacrificateur dans le ciel, où il conserve tous les caractères qu'il revêtait et qu'il revêtira comme homme sur la terre, brille sans voile la gloire divine, s'entremêlant pour ainsi dire à la texture même de ses autres caractères. Dieu qui lui rend ce témoignage: «Tu es sacrificateur pour l'éternité», a d'abord déclaré: «Tu es mon Fils» (Héb. 5.5 et 6).
Solidement fixées aux épaulières de l'éphod, deux pierres d'onyx portaient gravés les noms des fils d'Israël: six sur une pierre, six sur l'autre, «selon leur naissance». Sur les épaules qui ont porté la croix, le bon Berger change sa brebis. Au jour de sa gloire terrestre, «le gouvernement sera sur son épaule». Mais en attendant, le sacrificateur porte sur ses épaules le poids du peuple de Dieu; sa puissance se déploie constamment en leur faveur. Leurs noms y sont gravés «selon leur naissance», c'est-à-dire en tant que nés de Dieu, tous égaux devant lui, tous aussi ayant à se conduire sur la terre comme ses enfants.
Sur le coeur du sacrificateur était posé le pectoral. Sorte de coussin carré, d'un empan de côté, il était, comme l'éphod, fait d'or, de bleu, de pourpre, d'écarlate et de fin coton retors. Douze pierres le garnissent: une pour chaque tribu, «selon les noms des fils d'Israël». Tel est, vu dans le sanctuaire, le peuple de Dieu que notre sacrificateur porte continuellement sur son coeur.
Remarquons que les pierres n'étaient pas toutes de même couleur. Chacune avait sa nature propre. Les rachetés ne sont pas tous semblables, mais unis dans leur diversité; les uns ont saisi davantage tel aspect de la gloire de Christ, tel côté de la vérité; d'autres, tel autre. Paul n'était pas comme Jacques, l'un présentant le croyant en Christ, l'autre dans sa marche pratique sur la terre. Jean, à son tour, était différent d'eux, pénétré surtout de l'amour du Seigneur pour lui. Aucun croyant ne peut à lui seul refléter toute la gloire de Christ. Tous doivent être réunis, telle l'épouse au banquet des noces, pour que la beauté de l'Époux soit reflétée en elle (Ps. 45.10-11). Dans le sanctuaire, les pierres précieuses brillent sur le coeur du sacrificateur; mais notre part actuelle dans ce monde n'est-elle pas de reproduire en quelque mesure dans notre vie chrétienne, ce qui est vu dans le sanctuaire? Exercice constant, où nous vient en aide tout l'amour de notre sacrificateur.
Le pectoral ne pouvait être séparé de l'éphod. Une longue description nous montre comment il y était fixé (versets 22-28), afin «qu'il ne bouge pas de dessus l'éphod». Chaînettes et cordons d'or et de bleu, liens divins et célestes, donnent aux croyants une parfaite sécurité: nul ne les ravira de la main du Berger, et personne ne peut les arracher du coeur du Sacrificateur.
Sur le pectoral se trouvaient les urim et les thummin, lumières et perfections, dont il nous est guère donné de détails. Par exemple, on consultait l'Éternel (voir Nomb. 27.21) pour savoir comment se conduire. Ressources de la sagesse divine pour une marche en rapport avec notre position.
Trois choses sont donc réunies dans le sacrificateur et son éphod: la puissance sur son épaule, l'amour dans son coeur, la sagesse qui en découle. N'est-il pas remarquable de retrouver ces trois ressources dans l'Esprit qui nous a été donné selon 2 Timothée 1.7: «Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance et d'amour et de conseil». L'un ne va pas sans l'autre. La puissance sans l'amour, c'est la loi ou le jugement. L'amour sans le conseil manque de discernement (confirmé par Phil. 1.9-10). La puissance et l'amour et la sagesse qui proviennent de notre Sacrificateur, sont nécessaires pour que, dans ce monde, soutenus par lui, nous reflétions quelques-uns de ses caractères.La robe de bleu: (versets 31-32)
Christ n'est pas notre sacrificateur sur la terre (Héb. 8.4), mais dans le ciel. C'est ce que nous rappelle cette robe entièrement de bleu, portée sous l'éphod. Tout dans son office nous attire vers le ciel où s'accomplit présentement son service (Héb. 9.24).
Les bords de la robe étaient garnis alternativement de grenades (de bleu, de pourpre, et d'écarlate) et de clochettes d'or. «Le Sacrificateur céleste doit être lui-même un homme céleste; à ce caractère céleste du Christ se rattachent les fruits et le témoignage du Saint Esprit; comme ici en figure, les grenades et les clochettes à la robe bleue du souverain sacrificateur. C'est de Christ, envisagé dans son caractère céleste, que ceux-ci descendent; ils sont attachés aux bords de sa robe ici-bas.» Le Psaume 133 nous en donne une belle image: il compare les frères qui habitent bien unis ensemble à l'huile versée sur la tête d'Aaron, qui descendait jusqu'au bord de ses vêtements. La bénédiction vient de la Tête dans le ciel jusque vers ceux qui, sur la terre, ont par le Saint Esprit à porter du fruit et à rendre témoignage devant le monde. Notre Sacrificateur, actuellement dans le lieu saint, est caché (Ex. 28.35); mais ici-bas, on entend le son du témoignage qui lui est rendu, et l'on constate le fruit produit par la bénédiction qui découle de son office en haut. «Personne ne vit jamais Dieu; si nous nous aimons l'un l'autre, Dieu demeure en nous» merveille de l'état chrétien (1 Jean 4.12).La tunique: (verset 39)
«Un tel souverain sacrificateur nous convenait, saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs» (Héb. 7.26). Tel était le Seigneur Jésus dans toute sa marche ici-bas, tel il en porte encore le caractère dans le ciel, base morale de toute sa sacrificature. D'avoir été sur la terre, lui permet de nous comprendre pleinement: «Nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse sympathiser à nos infirmités, mais nous en avons un qui a été tenté en toutes choses comme nous, à part le péché» (Héb. 4.15). «Il dut en toutes choses être rendu semblable à ses frères, afin qu'il fût un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur» (Héb. 2417). Non seulement il est un sacrificateur plein de puissance, mais aussi rempli de miséricorde et de compassion. Combien il est encourageant pour nous, au milieu de l'opposition, de la contradiction des pécheurs, des difficultés de la route, de penser à Celui qui nous a précédés et qui, aujourd'hui dans le ciel, prie pour nous, capable de sympathiser aux souffrances des siens qu'il a lui-même connues.
La tiare et la lame d'or: (versets 36-38)
Sur la tiare de fin coton était placée une lame d'or pur, posée sur un cordon de bleu, et portant gravé: Sainteté à l'Éternel. Les Israélites apportaient à Dieu les offrandes selon ses instructions. Pourquoi donc nous est-il parlé de «l'iniquité des choses saintes que les fils d'Israël auront sanctifiées dans tous leurs dons»? Pour le comprendre, pensons à nos louanges, nos cantiques, nos prières, nos expressions d'adoration. Combien souvent entachées de faiblesse, d'infirmité, de distraction, d'expressions incorrectes! Quelle peine aussi nous avons parfois à exprimer ce que nous avons sur le coeur! Précieux encouragement de penser que, tel autrefois Aaron, notre souverain sacrificateur sait présenter ces offrandes imparfaites de telle manière qu'elles soient agréées pour nous devant Dieu, continuellement.
La ceinture entourait l'éphod. Travail d'art particulièrement précieux (verset 8), soulignant que Son service sera parfaitement et toujours accompli avec la force des reins ceints. Comme autrefois sur la terre, il ne se lasse pas et ne se figure pas. Il est toujours vivant pour intercéder pour nous. Et lorsqu'il viendra et trouvera des serviteurs veillant, attendant leur Maître, «il se ceindra et les fera mettre à table, et, s'avançant, il les servira» (Luc 12.37). Sur la terre son oreille a été percée, pour qu'il fût «serviteur à toujours» (Ex. 21.6).
Les fils d'Aaron (versets 40-43), à l'encontre de leur père, représentent les croyants qui, aujourd'hui tous sacrificateurs, peuvent