A DEUX PAS DE LA FOI

Vous souvenez-vous du jeune homme riche qui s'approcha de Jésus et dit : "Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?" Jésus répondit : "Observe les commandements." Le jeune homme dit : "J'ai gardé tout cela, que me manque-t-il encore ?" (Mt 19.16-20).

Nous devons tous nous poser cette question. Nous sommes membres du corps du Christ, nous nous intéressons aux choses spirituelles, mais nous ne sommes évidemment pas parfaits (Rm 3.23) : que nous manque-t-il Encore ?

La Bible parle beaucoup de manquements ou défauts dans le domaine spirituel. En effet, on peut manquer de santé physique, d'argent ou de popularité, mais ces choses ne sont pas essentielles. C'est le manquement spirituel qui est grave.

Le jeune homme riche ne manquait pas de biens matériels, ni même d'obéissance. Ce qui lui manquait avait trait à son cœur. Il avait besoin de s'engager complètement envers le Seigneur.
Que nous manque-t-il donc ? Proverbes 6.32 (FC) parle d'un manque d'intelligence ; Osée 4.6 d'un manque de connaissance ; Philippiens 2.30 d'un manque de service ; Jacques 1.5 d'un manque de sagesse ; 2 Pierre 1.9 d'un manque de vertus chrétiennes. Le défaut que nous voulons examiner dans cette étude est décrit en 1 Thessaloniciens 3.9-10.
Un manque de foi ? Quel grave défaut ! La Bible souligne la nécessité de la foi. Selon Hébreux 11.6, "Sans la foi, il est impossible de lui plaire ; celui qui s'approche de Dieu doit croire qu'il existe et qu'il récompense ceux qui le cherchent". Jésus dit en Jean 6.24 : "C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés ; car si vous ne croyez pas que Moi je suis, vous mourrez dans vos péchés." Paul dit aux Corinthiens : "Nous marchons par la foi et non par la vue" (2 Co 5.7).

Apocalypse 2.10 dit : "Sois fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de vie." Le mot français "fidèle" vient du latin fidelis, de fides, "foi". "Aie foi jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de vie."

Qu'est-ce que la foi ? Mon dictionnaire donne tous les mots habituels : confiance, croyance, assurance, etc. Tout cela est impliqué dans la foi biblique, bien entendu ; mais il y a encore bien plus. La foi biblique comprend un engagement total de notre vie au Seigneur. La foi dit : "Je te fais entièrement confiance, je mets ma vie entre tes mains." La définition biblique se trouve en Hébreux 11.1 : "La foi, c'est l'assurance des choses qu'on espère, la démonstration de celles qu'on ne voit pas." La foi voit ce qui est invisible, croit ce qui est incroyable, et reçoit ce qui est impossible.

La foi est terriblement importante ; et pourtant, Paul dit que les Thessaloniciens manquent de foi. C'est aussi peut-être notre situation.
Regardons 1 et 2 Thessaloniciens et Actes 17.18, pour comprendre ce que Paul déclare en 1 Thessaloniciens 3.9-10 ; ensuite, nous appliquerons les leçons à nous-mêmes.

I. LE MANQUE DE FOI DES THESSALONICIENS

L'établissement de l'assemblée

Paul, lors de son deuxième voyage missionnaire, arriva à Troas et reçut l'appel de la Macédoine (Ac 16.9). Cet appel ouvrit la voie pour l'Évangile dans une nouvelle région, une région très chère au cœur de Paul. Il avait toujours ressenti un tendre attachement pour la Macédoine. Trois de ses lettres furent adressées à des assemblées de cette région. De plus, ce furent les Églises de cette région qui lui envoyèrent à maintes reprises du soutien pour son travail dans d'autres lieux. Pour appréhender la grande foi des chrétiens de cette région, il suffit de lire 2 Corinthiens 8.1-5, où Paul parle de leur générosité.

Paul traverse donc la Mer Égée vers la Macédoine. Après avoir travaillé à Philippes, il fit les 160 km jusqu'à Thessalonique, ville portuaire riche, inique, et la plus importante de la région. Au sud, on voyait les sommets enneigés de l'Olympe, demeure des dieux selon la mythologie grecque. Le culte des dieux païens donna lieu à toutes sortes d'immoralité et de perversité dans les temples.

Comme de coutume, Paul se rendit premièrement à la synagogue. Il prêcha aux Juifs et ne reçut que peu de réponses favorables. Actes 17.4 dit que "quelques-uns furent persuadés". Mais le même verset nous apprend que des Grecs, c'était "une grande multitude" qui croyait. Nous avons parfois l'impression que Paul ne reçut pas beaucoup de réponses favorables à Thessalonique. Cette impression se base sur Actes 17.11 : "Ceux-ci avaient de meilleurs sentiments que ceux de Thessalonique ; ils reçurent la parole avec beaucoup d'empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu'on leur disait était exact." Mais la désignation "ceux-ci" de ce verset se réfère non à la population en général, mais spécifiquement aux Juifs. A Bérée plus tard, les Juifs furent plus réceptifs que les Juifs de Thessalonique. Mais la population païenne de Thessalonique fut très réceptive.

Les premiers chapitres de la première épître de Paul aux Thessaloniciens parlent de cette réceptivité. En 2.13, Paul dit : "En recevant la parole de Dieu que nous vous avons fait entendre, vous l'avez accueillie, non comme la parole des hommes, mais comme ce qu'elle est vraiment : la parole de Dieu qui agit en vous qui croyez." En 1.9, il écrit que leur réceptivité n'était pas seulement extérieure : "Vous vous êtes convertis à Dieu, en vous détournant des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai."

Luc précise que Paul passa "trois sabbats" à s'entretenir et à discuter avec les juifs dans la synagogue (Ac 17.3). Nous ne savons pas combien de temps en tout Paul passa dans la ville, mais il ne pouvait pas s'agir d'une période très longue. Les Juifs, devenus très jaloux, provoquèrent un soulèvement. Ne pouvant pas trouver Paul et ses compagnons, ils s'emparèrent d'autres frères et les traînèrent devant les magistrats. Relâchés, ces frères craignirent pour la vie de Paul et ses compagnons ; ils les aidèrent à sortir de la ville et les firent partir pour Bérée.

Le souci de Paul

Arrivé à Bérée, Paul se faisait du souci pour les frères à Thessalonique. Il avait laissé derrière lui des Nouveaux-nés en Christ. Selon 1 Thessaloniciens 5, il leur avait donné certains dons spirituels, leur ayant imposé ses mains (v. 20). Mais ces nouveaux convertis n'étaient pas Juifs, ils n'avaient pas la connaissance des Écritures et la maturité de ceux que l'on avait convertis lors de son premier voyage missionnaire. Ils ne possédaient aucune connaissance, ou peu, de la Parole de Dieu ; ils avaient certains dons spirituels, mais sans l'arrière-fond nécessaire pour les exploiter complètement. Paul se faisait donc du souci.

Un commentateur dit : "Tout ceci nous montre que les apôtres avaient à cœur le bien de ceux qu'ils convertissaient à Jésus-Christ." Souvent, nous ne faisons pas preuve de ce souci pour ceux que nous baptisons. Quelqu'un a dit : "Nous les trempons dans l'eau puis nous les laissons tomber." Mais ce n'était pas le cas de Paul.

Notons ce qu'il dit en 1 Th 2.17-18 : "Pour nous, frères, séparés de vous pour un temps par la vue mais non par le cœur, nous avons cherché avec d'autant plus d'empressement (à satisfaire) notre vif désir de revoir votre visage. Aussi, nous avons voulu venir jusqu'à vous, du moins moi, Paul, à une ou deux reprises, mais Satan nous en a empêchés." Paul se trouvait à Bérée, sans la possibilité de retourner à Thessalonique et d'aider les frères. Il avait très peur pour eux !

Quand Paul laissa Silas et Timothée pour aller seul à Athènes, son cœur resta gros. Que devenaient les Thessaloniciens ? Il voulait retourner les voir, mais il en était continuellement empêché.

Les épreuves des Thessaloniciens

Timothée vint enfin voir Paul et lui raconta la mauvaise nouvelle. Ces nouveaux chrétiens de Thessalonique avaient toutes sortes de problèmes, car la pression mise sur leur nouvelle foi était énorme. Nous pouvons deviner, à partir de la première épître aux Thessaloniciens, certains de leurs problèmes. Ils étaient persécutés par les Juifs ; de manière plus subtile, ils étaient tentés de retourner dans le monde, à leur idolâtrie et à toutes les habitudes qui l'accompagnaient ; finalement, ils s'égaraient par les fausses doctrines de personnes qui corrompaient l'enseignement de Paul à propos de la deuxième venue de Jésus, et d'autres doctrines. On peut imaginer, dans un tel contexte, que le souci de Paul atteignait son paroxysme. Il devait se demander si leur foi pourrait finalement résister à l'épreuve.

En 1 Thessaloniciens 3, il écrivit : "Aussi, n'y tenant plus, nous avons trouvé bon de rester seuls à Athènes, et nous avons envoyé Timothée, notre frère, ouvrier avec Dieu pour l'Évangile du Christ, afin de vous affermir et de vous exhorter dans l'intérêt de votre foi, pour que personne ne soit ébranlé dans les tribulations présentes. Car, vous le savez vous-mêmes, c'est à cela que nous sommes destinés. Lorsque nous étions près de vous, nous vous disions d'avance que nous aurions des tribulations ; c'est ce qui est arrivé, vous le savez. C'est pourquoi, n'y tenant plus, j'envoyai Timothée s'informer de votre foi, dans la crainte que le tentateur ne vous ait tentés et que notre travail ne soit réduit à néant." (3.1-5). C'est parce que Paul savait que leur foi était jeune et vulnérable qu'il leur envoya Timothée.

La bonne nouvelle

Après avoir travaillé à Athènes pendant un temps, Paul alla à Corinthe, où Silas et Timothée le rejoignirent finalement. Timothée était porteur d'une bonne nouvelle concernant les frères de Thessalonique : leur foi, jusqu'à ce point, restait intacte. C'est dans ce contexte joyeux que Paul écrivit la première lettre aux Thessaloniciens. Depuis l'établissement de cette petite assemblée, il s'était passé peut-être six mois. Paul fut ravi et ému à l'idée que leur foi avait tenu bon jusque là.

Au début de la lettre, le lecteur ressent l'émotion de Paul : "Paul, Silvain et Timothée, à l'Église des Thessaloniciens qui est en Dieu le Père et dans le Seigneur Jésus-Christ : Que la grâce et la paix vous soient données !" (v. 1) ; "Nous nous souvenons sans cesse, devant Dieu notre Père, de l'œuvre de votre foi, du travail de votre amour, et de la fermeté de votre espérance en notre Seigneur Jésus-Christ" (v. 3) ; "Ainsi vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants en Macédoine et en Achaïe. Car la parole du Seigneur a retenti de chez vous, non seulement en Macédoine et en Achaïe, mais votre foi en Dieu s'est fait connaître en tout lieu, à tel point que nous n'avons pas besoin d'en parler" (vs. 7-8).

Si vous et moi devions recevoir de tels compliments, nous risquerions d'avoir la grosse tête et de nous dire : "Regardez-moi cela ! Notre foi est connue partout ! Combien elle doit être merveilleuse et grande, notre foi, pour que tant de gens soient encouragés par elle !" Mais regardons tout le contexte : Paul fit bien l'éloge de leur foi ; mais examinons les versets 9 à 13 : "Quelles actions de grâces nous pouvons rendre à Dieu à votre sujet, pour toute la joie dont nous nous réjouissons à cause de vous devant notre Dieu ! Nuit et jour, nous lui adressons de très instantes supplications, afin de voir votre visage et de suppléer à ce qui manque à votre foi. Que Dieu lui-même, notre Père, et notre Seigneur Jésus, aplanissent notre chemin jusqu'à vous ! Que le Seigneur fasse abonder et déborder votre amour les uns pour les autres et envers tous les hommes, à l'exemple de celui que nous avons pour vous ; qu'il affermisse vos cœurs pour qu'ils soient sans reproche dans la sainteté devant Dieu notre Père, à l'avènement de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints !

Paul dit, en somme : "Oui, vous avez de la foi, et je me réjouis de votre progrès ; mais je veux vous voir face à face." Pourquoi ? "Afin de suppléer à ce qui manque à votre foi."

J'imagine que quelqu'un pourrait prendre cela pour une insulte. Mais non ; Paul fait l'éloge de leur foi, il se réjouit de la façon dont ils ont tenu bon contre les pressions, les épreuves, les tentations et les persécutions. En somme, Paul veut leur dire : "Voyez-vous, vous avez de la foi, mais il reste du chemin à faire. Vous avez toujours besoin de quelque chose de plus ; vous devez grandir, et je veux vous y aider. Je veux vous voir face à face, afin de perfectionner, de compléter, ce qui manque en vous."

Comment la foi se développe-t-elle ?

Voici la question la plus cruciale : Comment Paul va-t-il opérer ce perfectionnement ? Nous ne sommes pas obligés de le deviner. Dans d'autres passages, Paul parle de la foi et de comment elle vient. Par exemple, Romains 10.17 dit que "la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole du Christ." Paul dit aux Thessaloniciens qu'il souhaiterait être avec eux afin, probablement, de continuer à leur enseigner la Parole de Dieu. Ceci ressemble à l'idée présentée par Pierre en 2 Pierre 1 : "A cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance" (v. 5). On ne peut jamais dire : "J'ai atteint la perfection." Il faut toujours grandir. Paul dit en fait : "Je veux vous donner plus de connaissance dans la Parole de Dieu."

Il existe à cette vérité un corollaire que Paul ne néglige pas dans ses écrits : la foi ne sera jamais forte aussi longtemps qu'elle n'obéit pas. Jacques souligne le fait que la foi sans les œuvres est morte (Jc 2.20). Paul, de son côté, dit que sans obéissance la foi ne vaut rien. Nous avons déjà lu 1 Thessaloniciens 1.3, où Paul complimente "l'œuvre de [la] foi". En Galates 5, Paul déclare : "Car, en Christ-Jésus, ce qui a de la valeur, ce n'est ni la circoncision ni l'incirconcision, mais la foi qui est agissante par l'amour" (v. 6). Paul veut voir ses frères pour leur enseigner la Parole de Dieu et les encourager à y obéir.

Le contenu de sa lettre

L'histoire nous révèle, cependant, que Paul ne les revit pas avant encore trois ou quatre ans, lors de son troisième voyage missionnaire. Que fit-il entre temps ? Il écrivit la première lettre aux Thessaloniciens. Cependant, ne pouvant les voir comme il le voulait, il fit dans sa lettre ce qu'il aurait fait s'il avait été avec eux. Il les enseigna au sujet de l'amour, la deuxième venue du Christ, les dangers de la vie du monde et l'idolâtrie. Deuxièmement, il les encouragea à obéir. Regardons par exemple le passage de 4.1-2 : "Au reste, frères, nous vous le demandons et nous vous y exhortons dans le Seigneur Jésus : vous avez appris de nous comment vous devez marcher et plaire à Dieu, d'ailleurs vous le faites. Eh bien ! progressez encore. Vous savez, en effet, quelles recommandations nous vous avons données de la part du Seigneur jésus." Paul dit, en somme : "Voici la manière dont vous devez vivre. Faites ceci avec toutes vos forces. Faites encore plus avec le temps qui passe."

Bien que ne se trouvant pas face aux Thessaloniciens, Paul réussi son défi avec sa lettre. Quelque temps plus tard, il leur écrivit une deuxième lettre. Notons ce qu'il leur dit en 1.3 : "Nous devons, frères, rendre continuellement rendre grâces à Dieu à votre sujet, et ce n'est que juste, puisque votre foi augmente (...) de plus en plus." Ils n'avaient pas encore atteint la perfection. En lisant 2 Thessaloniciens, on se rend compte qu'ils avaient encore certaines fausses doctrines au sujet, entre autres, de la deuxième venue du Christ. Les commentateurs nous disent que l'Église de Thessalonique demeura le bastion de la foi dans l'Est pendant des siècles. De toute évidence, leur foi continua de grandir.

II. NOTRE MANQUE DE FOI

Et notre foi ?

Faisons à présent l'application de ces choses à nous-mêmes. On pourrait dire beaucoup de choses à partir du chapitre 3 de cette première lettre aux Thessaloniciens ; la plus importante est celle-ci : peu importe le chemin parcouru, nous avons toujours un long chemin à faire. Au lieu de nous dire tranquillement : "Ceux qui connaissent ma foi me félicitent", nous devrions plutôt nous dire : "Voici ce qui me manque." J'espère que nous saisissons un peu la doctrine biblique de la grâce de Dieu. Cette grâce va pourvoir à ce que nous ne pouvons pas faire. Mais en même temps, nous devons nous efforcer de faire ce que nous pouvons faire, devenir ce que nous pouvons devenir.

Lors de cet examen personnel, interrogeons-nous nous-mêmes sur notre foi. Paul pourrait-il nous dire ce qu'il avait dit aux Thessaloniciens ? Pourrait-il parler de ce qui manque à notre foi ?

Une illustration

Lorsque je commençais à travailler sur ce sujet, je pensai immédiatement à une histoire du ministère du Christ (Mc 9). Jésus avait été avec les trois disciples sur la montagne de la Transfiguration, où il avait été transformé avec Moïse et Élie, devant ses disciples. Descendu de la montagne, il rencontra tout de suite des problèmes liés à la foi. Les autres disciples étaient rassemblés autour d'un homme dont le fils était possédé par un esprit impur. L'esprit agissait sur le garçon sous forme de crises et autres horreurs. Les disciples dirent à Jésus : "Nous ne pouvons guérir celui-ci." Jésus regarda l'homme accompagné de son fils et lui parla de la foi : "Tout est possible à celui qui croit" (v. 23). Vous souvenez-vous de la réponse du père ? "Je crois ! viens au secours de mon incrédulité !" (v. 24).

"Viens au secours de mon incrédulité !"

Jésus guérit le fils, mais que dire des paroles du père ? Ce sont des mots à graver sur chacun de nos cœurs. Je suis sûr que nous croyons tous ; la plupart des lecteurs de cet article ont eu assez de foi pour être baptisés en Jésus-Christ. La foi est là, mais n'est-il pas vrai en même temps qu'elle subit des attaques comme celles qui menaçaient la foi des Thessaloniciens ? La persécution, par exemple, existe bien, mais sous une forme différente de celle du premier siècle. Aujourd'hui, on utilise la moquerie.

L'autre jour, un homme me dit : "J'ai grandi dans un environnement religieux. Je rencontre de plus en plus de gens qui me sourient et me disent : "Est-ce que vous croyez toujours à ces vieilles histoires ?" " Voilà la forme que prend la persécution de nos jours !

Il existe une pression subtile destinée à nous obliger à nous conformer à ce monde, à nous ramener dans les anciennes voies. Quelqu'un a dit : "N'est-ce pas merveilleux ! Nos jeunes ne sont pas obligés d'apprendre des obscénités et des manières de ce monde dans les endroits peu recommandables ; ils peuvent s'asseoir et les apprendre dans une salle de cinéma propre et confortable, ou bien sur un canapé devant la télé à la maison." En plus des fausses doctrines courent les rues.

Comme si ces choses ne suffisaient pas, il y a les pressions de la vie ordinaire : l'inflation, le chômage, le train-train de l'existence, l'effondrement du foyer, la démission des parents, etc. Oui, notre foi est attaquée. La plupart d'entre nous diraient : "Ma foi trébuche un peu de temps en temps." Qui de nous pourrait jamais dire : "Ma foi n'a jamais failli, à aucun moment de ma vie" ? La plupart diraient sans doute, comme le père de notre histoire : "Je crois ! Viens au secours de mon incrédulité !"

Si Paul devait nous regarder, il dirait sans doute : "Je suis reconnaissant pour votre foi et pour ce qu'elle a accompli. Elle a souvent inspiré les autres chrétiens. Elle vous a menés jusqu'ici ; mais j'aimerais pouvoir suppléer à ce qui manque à votre foi."

La foi doit grandir !

Ce point est terriblement important. Certains d'entre nous semblent penser qu'il suffit d'avoir assez de foi pour accomplir Marc 16.16 ("Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé."). Mais la Bible parle d'une foi qui possède la capacité de grandir. Nous avons déjà noté 2 Thessaloniciens chapitre 1, où Paul enseigne dans ce sens. Il dit encore, en 2 Corinthiens 10.15-16 : "Mais nous avons l'espérance, si votre foi augmente, de devenir encore plus grands parmi vous, dans notre propre domaine, en évangélisant les contrées situées au-delà de chez vous." Jésus dit à ses disciples de pardonner "jusqu'à soixante-dix fois sept fois" (Mt 18.22) ; face à ce défi, les disciples savaient exactement ce qu'il leur fallait, car ils demandèrent au Seigneur : "Augmente-nous la foi" (Lc 17.5).

Comment la foi grandit-elle ?

Nous revenons donc à cette question très importante. J'aimerais pouvoir donner une formule magique, quelques abracadabra qui feraient grandir notre foi. J'aimerais même pouvoir vous dire d'aller quelque part, de vous asseoir et de penser à Dieu, et votre foi grandirait. Mais ce n'est pas ainsi que cela fonctionne. Tout accomplissement qui vaut la peine _ y compris une foi qui grandit _ exige un effort. Revenons donc aux deux points que nous essayons de souligner.

Premièrement, si notre foi doit grandir, nous devons suppléer à ce qui manque, nous devons étudier la Parole de Dieu. Le Psaume 119.11 dit : "Je serre ta promesse dans mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi." Quelqu'un a dit concernant ce verset qu'il met une bonne chose (la Parole) au bon endroit (le cœur) pour la bonne raison (ne pas pécher contre Dieu). Mais comment faire entrer la Parole dans le cœur ? Elle n'y vient pas d'elle-même, mais par l'étude, par le travail, par l'effort.

Or, parler d'études n'inspire pas trop les gens, et de plus, nombre d'entre eux, je crains, veulent commencer leur étude sans poser les fondements. L'enthousiasme ne manque jamais quand il s'agit de "la conquête du monde pour Christ", etc., mais quand on s'y lance, on oublie souvent la base, et cela a pour résultat que l'on s'épuise. Vous avez sûrement entendu parler de ce problème, qui surgit quand on n'a pas la force intérieure nécessaire. Je crois en l'importance de s'activer au service de Dieu ; mais cela ne sert à rien si on néglige de poser le fondement.

Imaginez que l'on m'embauche pour planter des arbres fruitiers. Mon patron me paie 10 francs par arbre. Il calcule que j'en planterai entre quatre et six par heure. Il me montre la manière de creuser un trou large, avec la place qu'il faut pour les racines. Il me montre comment tenir l'arbre pendant que je mets la terre spéciale et comment la tasser exactement comme il faut. Puis il me laisse à mon travail. Il revient une heure plus tard croyant voir plantés entre quatre et six arbres. Au lieu de cela, j'ai planté 200 arbres. Je lui dis : "Vous me devez 2.000 francs !" Il me répond : "C'est incroyable ! Comment avez-vous fait pour planter 200 arbres en une heure ?" Je lui dis : "Facile. Je me suis soudain rendu compte que le plus difficile dans cette affaire, c'était les racines.
Mais personne ne voit les racines, elles ne sont même pas belles. Alors, je les ai coupées. Elles sont empilées là-bas. J'ai planté seulement les troncs, car c'est plus vite fait et de toute façon c'est la seule partie de l'arbre qui est visible." Je pense que je perdrais mon travail à 2.000 francs de l'heure, et tout de suite ! Le patron (en supposant qu'il prenne le temps de me l'expliquer) me dirait : "Attends. La nourriture pour l'arbre passe par les racines. De plus, elles donnent de la stabilité à la plante. Elles font pousser l'arbre. Sans elles, vous n'avez rien !"

Prier est important, travailler pour Dieu est important. Mais le fondement du christianisme, c'est Dieu qui nous parle par sa Parole. Et le seul moyen de faire entrer cette Parole dans notre cœur _ et ainsi d'avoir la force élémentaire qu'il nous faut _ est de prendre la peine de l'étudier.

Etudier n'est pas une option

Il y a quelques temps, un prédicateur se trouvait dans une classe biblique avec à peu près 150 personnes. S'il y a des gens qui devraient étudier la Parole de Dieu, ce sont bien ceux qui sont assez motivés pour assister à ces classes, n'est-ce pas ? Mais il n'en est pas toujours ainsi... L'enseignant posa une question : "Combien d'entre vous avez lu la Bible chaque jour pendant cette semaine ?" Sur les 150 personnes présentes, 3 levèrent la main.
Notez que l'enseignant n'a pas demandé combien avaient étudié la Bible, ni combien avaient lu beaucoup chaque jour. Il ne demanda même pas s'ils avaient compris ce qu'ils lisaient. Il s'agissait tout simplement de savoir combien avaient ouvert leur Bible pendant la semaine. Le prédicateur en conclut : "Dans cette assemblée, les gens considèrent que l'étude de la Bible n'est obligatoire que pour les super-spirituels ; pour les autres, cela semble être une option !" Est-ce vrai ? Est-ce que l'étude de la Bible est une option ?

Quand on voyage, peut-on considérer que le fait de suivre les directions est une option ? Ne pourrait-on pas se lancer tout simplement, sans regarder ni panneau, ni carte, et sans poser de questions ? Non ; si vous avez l'intention d'arriver là où vous voulez aller, vous devez suivre les indications. La Bible est la seule carte qui montre la route vers le ciel !

Si votre travail ou le sport que vous pratiquez est dangereux, pouvez-vous considérer que le fait de porter un vêtement de protection est une option ? Les skieurs devraient-ils dévaler les pistes sans casque, sans bâtons, sans combinaison contre le froid ? Il faut se protéger, ce n'est pas une option. Savez-vous ce que la Bible en dit ? "Nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les principautés, contre les pouvoirs, contre les dominations des ténèbres d'ici-bas, contre les esprits du mal dans les lieux célestes" (Ep 6.12). Nous devons apprendre à utiliser l'épée de l'Esprit, la Parole de Dieu (Ep 6.17), pour nous protéger.

Si vous voulez vivre, la nourriture est-elle une option ? Bien sûr que non. Nous aimons manger, et certains vivent pour manger ! Mais il faut manger pour vivre. Dans le contexte spirituel, la Bible est notre seule source de nourriture (1 P 2.2 ; Hé 5.12-14).

On a besoin d'être guidé, protégé, nourri. Tout cela vient de la Parole de Dieu. Bien sûr, nous sommes occupés, mais nous parlons de ce qui est absolument essentiel dans la vie. Une certaine femme mit cette parole au-dessus de l'évier de sa cuisine : "Réunion d'adoration, ici, trois fois par jour". Elle était très occupée, mais elle avait trouvé l'endroit et le temps pour penser à Dieu.

Etudier, c'est travailler

Les Béréens examinaient chaque jour les Écritures (Ac 17.11). Paul dit à Timothée : "Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme qui a fait ses preuves" (2 Tm 2.15). Imaginez qu'après une réunion, je me mette à genoux entre les chaises et que je regarde par terre. Vous vous approchez et vous me dites : "Que faites-vous ?" Je réponds : "Rien du tout. Je suis seulement d'avis qu'il faut, chaque jour, se mettre à genoux et regarder par terre." Vous direz : "Cette homme ne va pas bien du tout !" Mais si, par contre, je vous dis que je cherche, par exemple, une lentille de contact, vous verriez que j'ai une raison de chercher ainsi, et vous vous mettriez probablement à genoux à côté de moi pour m'aider.

Certains chrétiens ouvrent la Parole de Dieu en disant : "Il faut que je lise quelque chose aujourd'hui. Je lirai quelques versets ici ou là." Et si quelqu'un demande : "Que faites-vous ?" La réponse ? "Rien du tout, en réalité. Je ne fais que regarder la Bible." Avez-vous un but dans votre lecture ? Il faut lire dans le but d'étudier le livre de Dieu.

La foi doit agir !

Mais ne vous arrêtez pas là ; ne vous contentez pas de l'étudier : faites ce qu'elle vous dit. L'action renforce la foi (Jc 2). En Matthieu 7, à la fin du sermon sur la montagne, Jésus décrit deux bâtisseurs. Pour autant que nous le sachions, ils pouvaient travailler pour le même constructeur, avec les mêmes plans, les mêmes matériaux, les mêmes couleurs, le même mobilier, les mêmes fenêtres, les mêmes portes, les mêmes toits. Mais après l'orage, l'une des maisons était toujours debout, alors que l'autre s'était effondrée. Pourquoi ? Le premier avait bâtie sur le roc, l'autre sur le sable. Jésus dit que ce dernier ressemble à celui qui entend mais qui ne met pas en pratique (vs. 26-27). Lorsque les orages de la vie surviennent, il disparaît. Mais l'autre entend et met en pratique. Sa maison, sa vie demeure.
On ne peut pas le dire mieux que l'a dit un conducteur de taxi irlandais : "Croyez tout ce que Dieu dit, et obéissez à tout ce qu'il commande. Ensuite, vous pourrez attendre l'accomplissement de tout ce qu'il a promis."

CONCLUSION Que chacun de nous s'examine soi-même. Qu'en est-il de notre foi ? Quelqu'un a dit : "J'ai l'impression de vivre toujours à deux pas du bonheur." C'est triste, n'est-ce pas, d'être si près du bonheur, mais juste à deux pas. De même le jeune homme riche était à deux pas de l'engagement. Cela est encore plus triste. Sommes-nous peut-être à deux pas de la foi ? Nous avons fait des progrès, nous sommes venus jusque là, mais nous n'avons jamais vraiment étudié la Parole de Dieu, car nous n'avons jamais assez bien établi nos priorités pour nous donner le temps d'étudier ; nous ne nous sommes jamais engagés à faire la volonté de Dieu sans nous soucier de ce que cela peut nous coûter.

J'espère que vous franchirez la barrière, que vous changerez de bord et que vous irez de l'autre côté, vers Dieu. DR

Tr. pour Parole de Vie, PC


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